(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières exprime son incompréhension devant la fermeture, pour des motifs flous, de la Maison de la presse de Niamey par le ministre nigérien de la Communication, le 30 juin 2008. L’organisation apporte son soutien aux organisations professionnelles nigériennes membres de la Maison de la presse, qui ont signé une déclaration dans […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières exprime son incompréhension devant la fermeture, pour des motifs flous, de la Maison de la presse de Niamey par le ministre nigérien de la Communication, le 30 juin 2008.
L’organisation apporte son soutien aux organisations professionnelles nigériennes membres de la Maison de la presse, qui ont signé une déclaration dans laquelle elles se déclarent « surprises et choquées » par la « décision injustifiée » du gouvernement.
« Cette décision de défiance détériore un peu plus les relations déjà difficiles que les pouvoirs publics nigériens entretiennent avec la presse privée. Le manque d’explications claires du ministre de la Communication ajoute à l’injustice de cette mesure arbitraire, au fondement légal incertain. Nous appelons le gouvernement à revenir sur sa décision », a déclaré l’organisation.
Dans un communiqué du 30 juin 2008, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Mohamed Ben Omar, a ordonné la « fermeture jusqu’à nouvel ordre » de la maison de la presse de Niamey, sous prétexte que celle-ci est devenue « l’otage de certains groupes extérieurs aux desseins inavoués ». Lors d’une réunion convoquée par le ministre qui disait vouloir communiquer aux responsables de la Maison de la presse une « information grave », Mohamed Ben Omar avait précisé que ces « groupes d’intérêts extérieurs » étaient « français et américains », sans plus de précisions.
Un responsable du ministère de la Communication a ensuite effectué l’inventaire du matériel présent dans le bâtiment abritant la Maison de la presse, don de l’Etat nigérien. Les responsables de cette dernière lui ont remis les clés.
Dans une déclaration publiée le 2 juillet 2008, les organisations membres de la Maison de la presse se sont déclarées « surprises et choquées » par la décision du ministre et ont précisé qu’aucune anomalie dans la gestion de l’institution n’avait été signalée. Elles réaffirment « l’indépendance de la Maison de la presse » envers « tout groupe, qu’il soit extérieur ou national ». Elles déclarent enfin que « des dispositions sont en train d’être prises pour assurer la continuité des activités de la Maison de la presse, qui n’est pas dissoute ».
Les ambassades française et américaine organisent pour la Maison de la presse de Niamey des séances de formations pour les journalistes nigériens.