(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre chinois des Affaires étrangères, Tang Jiaxuan, RSF a protesté contre l’attitude de la mission permanente de la République populaire de Chine à Genève dont le premier secrétaire s’en est pris à des journalistes étrangers et a tenté d’empêcher la tenue d’une conférence de presse. « Une fois de […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre chinois des Affaires étrangères, Tang Jiaxuan, RSF a protesté contre l’attitude de la mission permanente de la République populaire de Chine à Genève dont le premier secrétaire s’en est pris à des journalistes étrangers et a tenté d’empêcher la tenue d’une conférence de presse. « Une fois de plus, les autorités chinoises tentent de remettre en cause le principe de la liberté d’expression et d’opinion dans une enceinte internationale », a estimé Robert Ménard, le secrétaire général de RSF. L’organisation a demandé au ministre de prendre les dispositions nécessaires pour que ce type d’incident n’intervienne plus aux Nations unies.
Selon les informations recueillies par RSF, la mission permanente de la République populaire de Chine auprès des Nations unies à Genève a tenté d’empêcher la tenue d’une conférence de presse d’adeptes du mouvement spirituel Falungong (interdit en Chine) organisée notamment par l’Association des correspondants accrédités auprès des Nations unies. Cette conférence se tenait, le 9 avril 2001, dans la bibliothèque de cette association qui jouit d’un statut d’extraterritorialité auprès des Nations unies. Le Premier secrétaire de la mission, Hu Ping, a adressé une lettre de menaces au président de cette association, le journaliste polonais Tomasz Surdel, qui est mis en cause pour « sa personnalité et son comportement suspects ». Le diplomate chinois menace de représailles l’association si la conférence prévue n’est pas annulée. Elle accuse les journalistes étrangers de favoriser Falungong, qualifié de « secte diabolique » et violemment réprimée en Chine.
Selon plusieurs sources, les diplomates chinois seraient également intervenus auprès du directeur des Nations unies à Genève et auprès du secrétaire général des Nations unies à New York pour obtenir l’annulation de cette réunion.
Ces menaces ne sont pas sans rappeler le harcèlement dont les correspondants de la presse étrangère à Pékin font l’objet quand ils couvrent les activités de Falungong. Ainsi, en janvier, les autorités chinoises avaient accusé les agences de presse Associated Press, Agence France-Presse et la chaîne de télévision américaine CNN d’avoir incité des adeptes de Falungong à s’immoler sur la place Tienanmen. Les autorités, relayées par la presse officielle, les avaient même menacé de poursuites judiciaires (consulter l’alerte de l’IFEX du 9 mars 2001). Les responsables de ces médias étrangers avaient vigoureusement démenti toute implication dans cet incident. Depuis le début des manifestations de Falungong à Pékin, plusieurs dizaines de journalistes de la presse internationale ont été brièvement interpellés par la police.