Alors que plusieurs journalistes attendaient devant le poste de police de Kentron, à Erevan, pour couvrir la libération d’une dizaine d’activistes qui avaient participé à une manifestation plus tôt dans la journée du 23 juin, ils ont été agressés par des officiers de police.
Reporters sans frontières dénonce le comportement violent d’officiers de police arméniens à l’encontre de journalistes, après une manifestation violemment réprimée le 23 juin 2014, à Erevan.
La violence à laquelle des professionnels des médias ont été soumis le 23 juin 2014 à Erevan est préoccupante. Alors que plusieurs journalistes attendaient, parmi une soixantaine de personnes, devant le poste de police de Kentron, à Erevan, pour couvrir la libération d’une dizaine d’activistes qui avaient participé à une manifestation contre la hausse prévue du prix du gaz naturel plus tôt dans la journée du 23 juin, ils ont été agressés par des officiers de police.
Les journalistes avaient été sommés de se tenir à l’écart du poste de police, sous prétexte qu’ils entravaient le travail des officiers de police. Les représentants de l’ordre ont alors formé une chaîne humaine et donné des coups dans les pieds des journalistes. D’autres violences ont suivi. La journaliste Ani Gervorgyan a reçu une gifle de la part d’un officier qu’elle connaissait. Ce dernier avait essayé de lui confisquer son appareil photo le 12 février dérnier. La journaliste Arpi Makhsudyan qui filmait la scène avec son téléphone portable a été battue et forcée de mettre fin au tournage. Le caméraman Paylak Fahradyan du média Gala TV a également été agressé physiquement, et son ordinateur cassé.
“Nous condamnons fermement les violences de la police arménienne à l’encontre des journalistes qui ne faisaient que leur travail dans le respect de la loi, déclare Johann Bihr, responsable du bureau Europe de l’est et Asie centrale. Ces actes ne doivent pas rester impunis. Sinon de tels comportements se répèteront et deviendront la norme parmi les forces de l’ordre : les policiers qui ont agressé les journalistes doivent être traduits en justice.”
Le 23 juin, après une manifestation contre la décision de l’entreprise publique russo-arménienne ArmRosGazprom d’augmenter le prix du gaz naturel, 27 personnes avaient été arrêtées. Alors qu’elles se tenaient devant le bâtiment de la Commission de la régulation des services publics, elles ont été accusées d’avoir “désobéi à un ordre légitime de la police” sur la base de l’article 182 du code civil.
L’Arménie occupe la 78e place sur 180 pays dans le Classement mondial 2014 de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières.