Deux journalistes de "L'Expression" ont fait l'objet d'un long interrogatoire au sujet d'un article que le journal a publié.
(MFWA/IFEX) – Le 25 mai 2010, deux journalistes de « L’Expression », un journal privé basé à Abidjan, ont fait l’objet d’un long interrogatoire par la Police ivoirienne au sujet d’un article que le journal a publié sur les victimes de la répression présumée des manifestations organisées au début de février.
Le correspondant de la Fondation pour les Médias en Afrique de l’Ouest (MFWA) a rapporté que les deux personnalités, MM. Diarrassouba Youssouf et Dembélé Al Seni, respectivement éditeur et reporter du journal, ont été entendus pour plus de dix heures.
Le correspondant a informé qu’ils ont été interrogés sur une vaste gamme de questions allant de la raison pour laquelle ils ont publié l’article jusqu’à leur affiliation politique. L’Expression aurait prétendu que la milice de Mama, un groupe paramilitaire basé au district abidjanais de Gagnoa, a tué cinq des manifestants et blessé plusieurs autres dans le cadre d’une campagne de répression contre les manifestants.
Les manifestations avaient été organisées pour protester contre la décision du président Laurent Gbagbo de dissoudre le gouvernement et la Commission Electorale Indépendante (CEI). Elles ont été organisées par le Rallye des Houphouétistes pour la Démocratie et pour la Paix (RHDP), une coalition des quatre principaux partis d’opposition du pays.
C’est la deuxième fois que Youssouf, dit Gnaoré David, a été convoqué par les autorités au sujet des événements liés aux manifestations. Le 7 mai, Diarra Youssouf a été convoqué par le chef de la Police régionale pour avoir prétendument transmis des informations à la station de télévision France 24 et à d’autres médias ivoiriens. Le journaliste, qui n’a pas nié avoir utilisé les informations lorsque le chef de Police l’a interrogé, s’acquittait de ses fonctions régulières jusqu’au 5 mai où il a été convoqué au commissariat de Police.
Le 26 mai, Dembélé Al Seni, qui a rédigé l’article du 20 février, a été convoqué de nouveau au commissariat. Depuis lors, il a été libéré sans qu’aucune charge ne soit portée contre lui.