(RSF/IFEX) – Un reporter du journal de l’Irlande du Nord, « Sunday World », s’est vu refuser un programme de protection après avoir reçu plusieurs menaces de mort. Il travaille pour le même journal que Martin O’Hagan, assassiné en septembre 2001 par un groupe militaire loyaliste, crime qui n’a toujours pas été élucidé. « Reporters sans frontières rejoint […]
(RSF/IFEX) – Un reporter du journal de l’Irlande du Nord, « Sunday World », s’est vu refuser un programme de protection après avoir reçu plusieurs menaces de mort. Il travaille pour le même journal que Martin O’Hagan, assassiné en septembre 2001 par un groupe militaire loyaliste, crime qui n’a toujours pas été élucidé.
« Reporters sans frontières rejoint les organisations Index on Censorship et Article 19 dans leur condamnation de cette décision. L’assassinat de Martin O’Hagan a rappelé que les journalistes d’investigation en Irlande du Nord risquent leur vie. Plusieurs médias, dont le « Sunday World », travaillent constamment sous la menace des groupes paramilitaires, ce qui les oblige à avoir recours à l’autocensure. Nous demandons au gouvernement britannique de ne pas prendre les menaces contre le reporter du « Sunday World » à la légère et de lui accorder la protection nécessaire », a déclaré l’organisation de défense de la liberté de la presse.
Préoccupé par sa sécurité, le « Sunday World » ne veut pas citer le nom du reporter menacé qui avait souvent enquêté sur les activités des groupes paramilitaires en Irlande du nord. Après avoir reçu une troisième menace de mort en août 2006, le reporter en a informé la police. Celle-ci lui a conseillé de prendre des mesures de sécurité supplémentaires.
Début novembre, Paul Goggins, ministre chargé de la Sécurité, a admis que le journaliste était en « danger considérable », mais a refusé de l’inclure dans un programme de protection spécial. « Votre profession n’est pas de celles qui peuvent être couvertes par notre programme de protection », a-t-il répondu au reporter.
Ce refus a été critiqué par plusieurs organisations de défense de la liberté de la presse qui craignent que les professionnels de la presse en Irlande du Nord ne subissent le même sort qu’Anna Politkovskaïa, journaliste d’investigation russe assassinée le 7 octobre dernier.