(RSF/IFEX) – En l’espace de trois jours, trois journaux ont été saisis et un journaliste arrêté pour avoir critiqué le récent retrait des autorités soudanaises dans les pourparlers engagés à Nairobi avec l’Armée populaire de libération du Soudan (APLS). « Nous protestons contre ces décisions et nous inquiétons des attaques répétées, ces derniers mois, contre la […]
(RSF/IFEX) – En l’espace de trois jours, trois journaux ont été saisis et un journaliste arrêté pour avoir critiqué le récent retrait des autorités soudanaises dans les pourparlers engagés à Nairobi avec l’Armée populaire de libération du Soudan (APLS).
« Nous protestons contre ces décisions et nous inquiétons des attaques répétées, ces derniers mois, contre la presse. Les négociations entre Khartoum et l’APLS sont un sujet primordial dans la vie politique soudanaise. Les journaux devraient pouvoir couvrir, sans pression, ce sujet », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF. L’organisation rappelle que, depuis un an, les services de sécurité se sont livrés à au moins dix saisies ou fermetures de journaux.
Le 3 septembre 2002, Osman Mergani, journaliste du quotidien « Al Rai Al Aam », a été arrêté par des membres des services de sécurité et conduit à leur quartier général. Après avoir été interrogé quelques minutes, il a été transféré à la prison de Dabak (au nord de Khartoum). Le journaliste a été relâché le 5 septembre en début d’après-midi. Le 1er septembre, le journaliste avait critiqué, sur la chaîne Al Jazira, la décision du gouvernement de se retirer des pourparlers engagés à Nairobi avec l’APLS. L’édition d' »Al Rai Al Aam » du 3 septembre comprenait, par ailleurs, un article critique sur le vice-président Ali Osman Mohamed Taha.
Le 4 septembre, des membres des forces de sécurité ont confisqué les éditions de deux quotidiens privés, « Khartoum Monitor » et « Al-Horriya ». Les copies des deux publications ont été confisquées à l’imprimerie dans la soirée du 3 septembre.
Alfred Taban, directeur du quotidien « Khartoum Monitor », et Albino Okeny, le rédacteur en chef, avaient été convoqués, le même jour, par des responsables des forces de sécurité. Ces derniers leur avaient reproché leur ton critique à l’égard du régime. Le numéro daté du 4 septembre contenait un discours de l’opposant Sadek el-Mahdi, critiquant la décision de retrait des pourparlers. Un autre article faisait état des revendications d’une ville, Abyei, à la frontière avec le Sud-Soudan, dont les habitants souhaitaient faire partie du Sud-Soudan et non pas du Nord.
Le quotidien « Al-Horriya » comprenait, quant à lui, un éditorial qualifiant de « négative » la décision de suspendre les pourparlers. Al Haj Warrag, directeur de cette publication, et Lubna Ahmed Husein, journaliste, ont été convoqués, le 5 septembre, par les forces de sécurité qui les ont interrogés à ce sujet.
Le 5 septembre à l’aube, les numéros du quotidien « As Sahafa » ont également été confisqués à l’imprimerie. Dans son édition de la veille, le journal avait critiqué cette même décision.