(RSF/IFEX) – Alors que le Kurdistan iranien est en proie à d’importants heurts depuis quelques semaines, le ministère de la Culture et de l’Orientation islamique a fermé deux journaux kurdes, le quotidien « Achti » et l’hebdomadaire « Asou », et les autorités locales ont lancé une campagne de harcèlement à l’encontre des journalistes kurdes. « En ces temps de […]
(RSF/IFEX) – Alors que le Kurdistan iranien est en proie à d’importants heurts depuis quelques semaines, le ministère de la Culture et de l’Orientation islamique a fermé deux journaux kurdes, le quotidien « Achti » et l’hebdomadaire « Asou », et les autorités locales ont lancé une campagne de harcèlement à l’encontre des journalistes kurdes.
« En ces temps de grandes tensions, le Kurdistan iranien a plus que jamais besoin de ses journalistes. Nous condamnons les persécutions que doit subir la presse kurde », a déclaré RSF. « Nous demandons aux autorités locales de cesser le harcèlement dont sont victimes les journalistes kurdes et de lever les mesures de suspension qui frappent ‘Achti’ et ‘Asou' ».
« Asou » a été suspendu par la justice de Sanandaj (chef-lieu du Kurdistan), le 3 août 2005. Cet hebdomadaire, diffusé en langues kurde et persane, a vraisemblablement été fermé en raison de sa ligne éditoriale et de sa couverture des mouvements qui agitent la région. « Achti », suspendu vraisemblablement pour les mêmes raisons, avait obtenu récemment l’autorisation de passer du statut d’hebdomadaire à celui de quotidien. « Achti » était publié à Téhéran, mais diffusé en kurde.
Plusieurs journalistes ont également été arrêtés. Etant donné les vagues d’arrestations qui ont eu lieu dans la région, on peut présumer que les journalistes interpellés seraient en fait bien plus nombreux.
Le 2 août, Roya Tolou, rédactrice en chef du journal « Resan », a été interpellée par la police dans la ville de Sanandaj. Le même jour, Ejlal Ghavami, journaliste à l’hebdomadaire « Payam-e mardom-e Kurdestan », a également été appréhendé.
D’autres journalistes ont été convoqués par les autorités locales. Là encore, les raisons n’ont pas été données, mais elles semblent liées aux informations parues ces dernières semaines.
Mohammad Sadegh Kabovand, directeur de publication de « Payam-e mardom-e Kurdestan », a été prié de se présenter devant le tribunal de Sanandaj le 4 août. Ce qu’il a fait, mais en l’absence de son avocat, puisque celui-ci n’est autre qu’Abdolfattah Soltani, arrêté le 30 juillet, sur ordre de Saïd Mortazavi, procureur général de Téhéran (consulter l’alerte de l’IFEX du 2 août 2005).
Le 15 juin 2004, Kabovand avait déjà fait l’objet d’un harcèlement de la part de la justice locale. Il avait en effet été arrêté et entendu par le tribunal de Sanandaj pour « propagation d’idées séparatistes et publication de fausses nouvelles ». Le 29 juin, le tribunal avait ordonné la fermeture de son journal.