(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au responsable de la police (Délégué général de la Sûreté nationale), Pierre Minlo Medjo, RSF a protesté contre l’agression dont a été victime Rémy Ngono, journaliste de la station RTS (Radio Silantou) et contre la détention de Georges Baongla, journaliste de l’hebdomadaire « Le Démenti ». « Nous vous demandons d’ordonner une […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au responsable de la police (Délégué général de la Sûreté nationale), Pierre Minlo Medjo, RSF a protesté contre l’agression dont a été victime Rémy Ngono, journaliste de la station RTS (Radio Silantou) et contre la détention de Georges Baongla, journaliste de l’hebdomadaire « Le Démenti ». « Nous vous demandons d’ordonner une enquête, afin que les auteurs de l’agression de Remy Ngono soient sanctionnés, et de saisir les autorités compétentes afin de procéder à la libération immédiate de Georges Baongla », a demandé Robert Ménard, secrétaire général de RSF. L’organisation a rappelé que le Cameroun a ratifié le Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
Selon des informations recueillies par RSF, dans la nuit du 20 au 21 août 2001, Ngono, journaliste de la station privée RTS, a été brutalisé par des policiers. Alors qu’il revenait d’un dîner privé, il a été interpellé par des policiers qui l’ont conduit manu militari au poste de police. Ngono a été frappé à plusieurs reprises et n’a été relâché que le matin. Selon le journaliste, des policiers l’avaient déjà agressé en mai dernier. On lui reproche son ton critique à l’égard des forces de l’ordre dans son émission quotidienne, et très populaire à Yaoundé, « Coup franc ».
Le 22 août, Baongla a été arrêté par la gendarmerie pour « publication de fausses nouvelles ». Cette arrestation fait suite à un article, publié le 14 août dans lequel le journaliste mettait en cause le ministre de l’Economie et des Finances, Michel Meva ‘a M’Eboutou, dans une affaire de détournements de fonds. Les gendarmes ont demandé au journaliste de révéler ses sources. Mais la législation camerounaise garantissant la protection des sources d’information, le journaliste devait être libéré. Selon les autorités, il est maintenu en détention pour « abus de confiance ». Il n’aurait pas remboursé 500 000 francs CFA (environ 695 $US; 760 euros) que lui avait prêtés le neveu d’un ministre. Selon le journaliste, il s’agit d’une accusation montée de toutes pièces.
RSF a rappelé qu’en juillet dernier, le trihebdomadaire indépendant « Mutations » avait été harcelé suite à la publication, dans une édition spéciale, des vingt et un décrets de loi portant sur la réforme de l’armée. Après avoir saisi 300 exemplaires du journal, les gendarmes avaient voulu connaître l’identité de l’informateur du journal. Haman Mana, le directeur de publication, avait été gardé à vue pendant trois jours sans toutefois révéler ses sources (consulter l’alerte de l’IFEX du 1er août 2001).