L'agression contre le journal serait en représailles à l'attentat sur la résidence du président Condé le 18 juillet.
(MFWA/IFEX) – Le 20 juillet 2011, des inconnus que l’on croit être proches du Président guinéen Alpha Condé ont saccagé la rédaction de l’hebdomadaire privé « Le Défi ».
Cette attaque intervient au moment où la suspension du journal « Le Défi » pour des raisons de manque de professionnalisme par le Conseil National de communication (CNC), l’instance de régulation des médias, se poursuit. Ce journal est présumé être très proche du Capitaine Moussa Dadis Camara, l’ex-président de la junte qui est en convalescence au Burkina Faso, après avoir échappé à un attentat sur sa vie. On accuse le journal de publier des articles caustiques au sujet du gouvernement du Président Condé.
Le correspondant de la Media Foundation for West Africa (MFWA) rapporte que les assaillants ont investi les bureaux du journal vers 21 heures GMT et ont détruit l’équipement de la rédaction y compris les ordinateurs. Ils ont également emporté des documents d’enquête de la rédaction non publiés.
Bien qu’aucune raison n’ait été attribuée à cette agression, les assaillants avaient laissé un tract sur lequel est écrit: « Vous êtes les ennemis de la Guinée. Foutez le camp! ».
D’après le correspondant, l’agression contre le journal serait un exercice de représailles à l’attentat sur la résidence du Président Condé le 18 juillet par un commando supposé être loyal au Capitaine Camara.
« Nous ne savons pas encore qui sont les auteurs de cet acte », explique El Hadj Bah, directeur de la publication de « Le Défi » et un proche du dictateur militaire, à la MFWA.
Le 10 juin le « Le Défi » a reçu deux mois de suspension pour avoir publié un commentaire que le CNC avait jugé diffamatoire à l’encontre du Général Facinet Touré, le médiateur du pays.
Dans un autre événement, Yamoussa Sidibé, l’animateur vedette de la Radio Télévision de Guinée (RTG), l’organe de diffusion d’État, a été suspendu le 17 juillet sans aucune raison.
Le correspondant de la MFWA a rapporté que la décision de suspension à été communiqué oralement à Sidibé par les personnalités puissantes au siège de la télévision nationale.