En l'espace d'un mois, RSF a comptabilisé plus de onze atteintes à la liberté ou à la sécurité des journalistes, violences toutes restées impunies.
(RSF/IFEX) – Le 12 août 2011 – A l’occasion du sommet de la Communauté de développement de l’Afrique Australe (SADC) qui se tiendra dans la capitale angolaise Luanda, du 14 au 19 août 2011, Reporters sans frontières appelle les chefs d’Etats et de gouvernement des pays membres à se pencher sur la question de la liberté des médias au Zimbabwe. L’organisation exprime sa profonde inquiétude devant la récente multiplication des atteintes à la liberté de la presse dans ce pays.
En l’espace d’un mois, Reporters sans frontières a comptabilisé plus de onze atteintes à la liberté ou à la sécurité des journalistes, violences toutes restées impunies.
« Entre incidents en apparence anecdotique et véritables manœuvres du pouvoir pour mettre au pas les médias critiques, le Zimbabwe connaît ces dernières semaines une aggravation des atteintes à la liberté de la presse. Alors que Robert Mugabe veut précipiter l’organisation de l’élection présidentielle et que le gouvernement d’union nationale se désagrège progressivement, cette tendance est inquiétante », a déclaré l’organisation.
« Pendant quelques mois, ce gouvernement mis sur pied en 2009 avait apporté un peu d’espoir aux journalistes après une décennie bien sombre pour la liberté d’expression. Mais la recrudescence des violences, intimidations et arrestations arbitraires de journalistes, ainsi que le climat d’impunité persistant, poussent les professionnels des médias à l’autocensure. La SADC doit empêcher que le pays revienne en arrière et subisse à nouveau une répression brutale contre les voix indépendantes », a ajouté Reporters sans frontières.
Le 28 juillet 2011, la police de Bulawayo (Sud-Ouest) a arrêté Richard Muponde, reporter pour le quotidien indépendant NewsDay, et a intenté une action en justice contre lui pour « diffamation ». Le journaliste avait écrit un article sur Christopher Mangisi, agent de l’Etat poursuivi pour avoir escroqué une femme âgée. Selon ce dernier, l’article était diffamatoire et le journaliste aurait dû le consulter avant de publier. Le procureur a finalement refusé d’engager les poursuites en raison de preuves insuffisantes.