« Les autorités sont responsables de son bien-être et doivent s’assurer qu’elle reçoit un traitement approprié. Plus important encore, Irangabiye n’a pas sa place derrière les barreaux et devrait être libérée sans condition. »
Cet article a été initialement publié sur cpj.org le 25 juillet 2023.
Suite aux informations parues dans la presse selon lesquelles la journaliste burundaise Floriane Irangabiye souffre de détresse respiratoire et que sa santé s’est détériorée en prison, le Comité pour la protection des journalistes a publié le communiqué suivant :
« La détérioration de la santé de la journaliste burundaise emprisonnée Floriane Irangabiye est alarmante, et les autorités ont fait preuve de négligence en ne veillant pas à ce qu’elle reçoive des soins médicaux adéquats », a déclaré le représentant du CPJ pour l’Afrique subsaharienne, Muthoki Mumo. « Les autorités sont responsables de son bien-être et doivent s’assurer qu’elle reçoit un traitement approprié. Plus important encore, Irangabiye n’a pas sa place derrière les barreaux et devrait être libérée sans condition. »
Dans la nuit du lundi 24 juillet, Irangabiye a éprouvé de graves difficultés respiratoires et des douleurs thoraciques, des symptômes qui ont persisté mardi soir et qui l’ont empêché de parler, selon les médias et une personne proche du dossier qui s’est entretenue avec le CPJ sous couvert d’anonymat, par crainte de représailles.
Irangabiye, qui est détenue depuis août 2022, souffre d’asthme depuis son enfance, mais son état s’est aggravé au cours des trois derniers mois, a déclaré cette personne, ajoutant que, bien qu’elle ait consulté un médecin à au moins quatre reprises au cours de cette période et qu’on lui ait prescrit l’utilisation d’inhalateurs, Irangabiye est toujours malade.
La personne proche du dossier a déclaré qu’Irangabiye était exposée à la fumée d’une cuisine de la prison située à proximité et que le temps humide avait peut-être contribué à ses problèmes de santé. Il y a deux mois, la famille d’Irangabiye a déposé une demande officielle auprès des autorités pour qu’elle soit transférée de la prison de Muyanga, dans le nord du pays, vers une prison de Bujumbura, la capitale, en raison de ces problèmes de santé.
Irangabiye purge une peine de 10 ans de prison suite à sa condamnation en janvier 2023 pour atteinte à l’intégrité nationale du Burundi, accusations en lien avec son travail avec le média en ligne Radio Igicaniro.