Une journaliste ukrainienne est enlevée par une faction de l’Armée syrienne libre. Par ailleurs en Syrie, un écrivain a été torturé jusqu'a la mort, et un activiste a été tué pendant un pilonnage.
(RSF/IFEX) – 19 octobre 2012 – Reporters sans frontières condamne l’enlèvement, le 9 octobre dernier, de la journaliste ukrainienne Ankhar Kochneva et appelle à sa libération. Ankhar Kochneva, qui collabore avec de nombreux médias russes, notamment comme interprète, serait actuellement détenue entre Tartous et Damas par une faction de l’Armée syrienne libre.
D’après Russia Today, elle s’était rendue à Tartous, le 8 octobre, avec une de ses consoeurs, Elena Gromova. Alors que la journaliste devait rentrer à Damas le lendemain, elle a changé d’avis et mis le cap sur Homs, afin de préparer un reportage pour la chaîne NTV.
Le ministère ukrainien des Affaires étrangères rapporte que la journaliste serait gardée dans des “conditions satisfaisantes”. Ankhar Kochneva a pu confirmer son enlèvement, le 9 octobre, par téléphone. Les 12 et 13 octobre, elle a pu contacter la chaîne russe NTV, média pour lequel elle sert d’interprète. Elle est en Syrie depuis octobre 2011.
Cet enlèvement fait écho à la disparition de trois journalistes étrangers depuis août dernier :
Deux journalistes de la chaîne américaine Al-Hurra, Cüneyt Ünal et Bashar Fahmi Al-Kadumi, ont disparu à Alep, le 20 août 2012. Un seul a donné signe de vie, à son corps défendant. En effet, le cameraman turc Cüneyt Ünal est apparu le 27 août 2012 sur une vidéo diffusée par la chaîne pro-gouvernementale syrienne
Al-Ikhbariya, visiblement épuisé, des ecchymoses sous les yeux. Austin Tice, journaliste américain qui collabore avec le Washington Post, Al-Jazeera English et McClatchy, a disparu depuis le 13 août 2012, alors qu’il couvrait les événements dans la banlieue de Damas. Le 26 septembre 2012, une vidéo le montrant aux mains de Djihadistes a été postée sur
Internet .
Il s’agit de la seule preuve de vie depuis sa disparition, mais elle ne donne aucune indication sur le lieu actuel de sa détention, ni sur l’identité exacte de ses ravisseurs et la nature de leurs revendications.
Le 5 octobre dernier, ses parents ont fait passer un message sur Russia Today, demandant la libération de leur fils.
Par ailleurs, Reporters sans frontières a appris l’arrestation, le 2 octobre 2012, du caricaturiste Akram Raslan par les services de renseignements militaires, alors qu’il était dans les locaux du journal gouvernemental Al-Fida’a à Hama. Akram Raslan (né en 1974) a commencé au début du second semestre 2011 à faire des caricatures du président Bachar Al-Assad, publiées sur les médias sociaux et le site d’ Al-Jazeera, alors même qu’il continuait à vivre en Syrie.
Le cinéaste et réalisateur, Ghanem Al-Mir, a lui aussi été arrêté par la sécurité militaire à Tartous, le 9 octobre 2012. L’organisation est sans nouvelles de lui depuis.
Ahmed Ali Sa’ada, militant de l’information, a été tué le 1er octobre dernier, à Douma (Damas), alors qu’il filmait le bombardement de son quartier par l’armée syrienne.
L’organisation a en outre appris la mort, sous la torture, de l’écrivain et politologue Mohamed Nemr (51 ans), comme l’a annoncé sa famille. Mohamed Nemr, connu pour ses écrits au fort caractère antisémite et négationniste, avait été arrêté une première fois, en mars 2011, puis une seconde fois à la mi-septembre 2012. Il collaborait secrètement avec des médias étrangers.
Reporters sans frontières a collecté des informations contradictoires sur la mort du citoyen-journaliste *Nawaf Al-Hindi*, le 6 septembre 2012, à Beit Saham (Banlieue de Damas). D’après la Syrian journalist association, il aurait perdu la vie lors du pilonnage de la ville, mortellement touché par des éclats d’obus. D’autres sources avancent la thèse d’une exécution lors d’un check-point de l’Armée régulière syrienne.
Enfin, le citoyen-journaliste Abdul Rahman Maree Al-Mash’hour a, quant à lui, trouvé la mort lors du bombardement d’une manifestation qu’il filmait à Deir Al-Zor, le 18 septembre 2012.