Les Etats-Unis ont demandé des éclaircissements sur les "restrictions à l'Internet en Chine" qui violeraient des règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
(RSF/IFEX) – Le 27 octobre 2011- La Chine persiste dans sa politique liberticide à l’égard des blogueurs, journalistes et activistes, amenant les Etats-Unis à demander, le 19 octobre 2011, des éclaircissements sur les « restrictions à l’Internet en Chine », en violation des règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
La porte-parole de la diplomatie chinoise, Jiang Yu, a opposé une fin de non-recevoir à la requête américaine, déclarant, le 20 octobre dernier : « Nous nous opposons à ce que la liberté sur Internet serve d’excuse pour s’ingérer dans les affaires intérieures d’autres pays ». Elle a ajouté : « Le gouvernement chinois encourage et soutient activement Internet et protège la liberté d’expression des citoyens ». Reporters sans frontières déplore la politique obsessionnelle de contrôle du Net et la propagande mensongère des autorités, alors que le nombre d’internautes a atteint les 500 millions et que l’utilisation des microblogs a explosé. L’organisation a recensé de nombreux cas récents qui illustrent l’étendue de la censure et de la répression à l’égard des blogueurs et des activistes en ligne.
Propagande
Le 20 octobre 2011, un éleveur mongol, M. Zorigt, a été écrasé par un camion de transport de pétrole chinois alors qu’il essayait de protéger ses terres, à Huhtolgoi Gachaa, en Mongolie Intérieure. Les autorités ont tenté d’étouffer l’affaire, et de faire passer la mort du berger pour un accident de la route. L’agence de presse officielle Xinhua a notamment publié un article soutenant cette version officielle des faits.
Les net-citoyens de Mongolie intérieure ont lancé un mouvement de protestation. Un appel à manifester circule actuellement sur Internet, en chinois et en mongol, malgré la censure des autorités chinoises. Plusieurs articles sur ce sujet ont « disparu » de la Toile chinoise.
La police locale aurait menacé les membres de la famille de l’éleveur et leur aurait interdit d’évoquer le drame. Toute forme de rassemblement est strictement interdite dans le district d’Uushin. Reporters sans frontières demande aux autorités de laisser les journalistes et blogueurs enquêter sur cette affaire et rendre public les résultats de leurs recherches.
Cinq mois plus tôt, de nombreuses manifestations avaient eu lieu dans le Sud de la Mongolie pour dénoncer la mort de M. Mergen, un autre éleveur tué dans des circonstances similaires. Plusieurs éleveurs ont été battus ou agressés lors de conflits liés au transport et à l’exploitation du pétrole et du gaz.
Des messages de propagande, provenant probablement des « 50 cents », blogueurs payés par le gouvernement, ont fleuri sur Internet. Un post annonce notamment : « chers étudiants et amis, ce n’était qu’un accident de la route. Certaines personnes mal intentionnées l’interprètent comme un conflit ethnique, ou en lien avec le pétrole ou le gaz. Le gouvernement prend ce cas très au sérieux. (. . .). Nous espérons que les étudiants ne croiront pas les rumeurs (. . .) ».