(JED/IFEX) – Jaynet Kabila, soeur jumelle du président de la République Joseph Kabila, poursuit en justice, pour diffamation, Michel Mukebayi Nkoso et Kasongo Mukishi, respectivement directeur et journaliste de l’hebdomadaire « Kin News », paraissant à Kinshasa. La première audience devait avoir lieu le 18 mars 2003 à 9h00 (heure locale), devant le tribunal de Paix de […]
(JED/IFEX) – Jaynet Kabila, soeur jumelle du président de la République Joseph Kabila, poursuit en justice, pour diffamation, Michel Mukebayi Nkoso et Kasongo Mukishi, respectivement directeur et journaliste de l’hebdomadaire « Kin News », paraissant à Kinshasa. La première audience devait avoir lieu le 18 mars 2003 à 9h00 (heure locale), devant le tribunal de Paix de Kinshasa/Gombe, siégeant en matière répressive au premier degré.
Dans une citation directe datée du 4 mars dont une copie est parvenue à JED, Jaynet Kabila, représentée par huit avocats, demande au tribunal « l’arrestation immédiate » des deux journalistes et des dommages et intérêts de l’ordre de 100 francs congolais (0,24 $US). Le journal « Kin News » est cité à comparaître comme civilement responsable.
Nkoso et Mukishi avaient signé, dans l’édition numéro 08 du 22 au 28 février, un article intitulé : « Matungulu et le million de Joseph à Sony Kafuta ». Dans cet article, parlant des « frasques financières » de l’actuel régime, le journal avait affirmé, citant des proches collaborateurs du pasteur Sony Kafuta (chef de l’église Armée de l’Éternel), « qu’il (Sony Kafuta) n’arrêtait de répéter qu’il avait reçu, comme dans un rêve, un million de dollars en liquide du président de la République ». Citant toujours les mêmes sources, les deux journalistes avaient ajouté qu »on rapporte que cet argent a été donné à Sony au nom de la progéniture – un garçon de quatre ans – qu’il a eue avec Jeannette (Jaynet) Kabila, la jumelle du chef de l’État ».
Les avocats de Jaynet Kabila considèrent que lier leur cliente « à un soi-disant don d’un million de dollars pour une prétendue progéniture, signifie, sans équivoque, qu’on lui impute lesdites frasques financières », alors que leur cliente « ne s’est jamais mêlée de la chose publique ».
Pour la même affaire, Nkoso avait déjà été brièvement interpellé le 25 février, de 18h00 à 21h30, par des policiers qui agissaient au nom d’un certain colonel Kanoki et conduit au cachot des services spéciaux de la police à Kin-Mazière à Kinshasa/Gombe. Le journaliste avait été entendu sur procès verbal avant d’être relâché. Le co-auteur de l’article, Mukishi, est, depuis lors, entré en clandestinité.