(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de la Justice, Bechir Takkari, RSF a exprimé sa profonde inquiétude à la veille de l’ouverture du procès de Saïda Ben Brik et Khemaies Mejri, la soeur et le beau-frère de Taoufik Ben Brik. Robert Ménard, secrétaire général de RSF, a demandé au ministre de « saisir les […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de la Justice, Bechir Takkari, RSF a exprimé sa profonde inquiétude à la veille de l’ouverture du procès de Saïda Ben Brik et Khemaies Mejri, la soeur et le beau-frère de Taoufik Ben Brik. Robert Ménard, secrétaire général de RSF, a demandé au ministre de « saisir les autorités compétentes afin que les poursuites judiciaires soient abandonnées ». « Une fois de plus, les autorités tunisiennes n’hésitent pas à s’en prendre aux proches de Taoufik Ben Brik pour le punir de ses déclarations ou de ses écrits. Ces pratiques sont lâches », a-t-il déclaré. RSF a rappelé que le journaliste tunisien avait observé une grève de la faim durant 42 jours, en avril-mai 2000, afin de protester contre la confiscation de son passeport et les actes d’intimidations à l’égard de ses proches (consulter les alertes de l’IFEX du 1er mai, 27, 25, 24, 14, 12, 11, 10, 6 et 4 avril 2000).
Selon les informations recueillies par RSF, le tribunal de première instance de Tunis a convoqué pour le 20 juin 2001, Saïda Ben Brik, la soeur de Taoufik Ben Brik, pour répondre des chefs d’accusation de « violence mutuelle et participation à une altercation ». Son mari, Khemaies Mejri, est convoqué pour les mêmes faits ainsi que pour « atteinte aux bonnes moeurs » et « atteinte aux biens d’autrui et injures ». Ce procès intervient près d’un mois après la diffusion de l’émission « Le Grand Maghreb », sur Al Mustaquilla (chaîne de télévision arabe, basée à Londres), au cours de laquelle Taoufik Ben Brik avait annoncé sa candidature à l’élection présidentielle de 2004.
Le 11 octobre 1999, durant la campagne électorale pour l’élection présidentielle, Mejri avait été agressé, en pleine rue et sans raison apparente, par un de ses voisins, Mohammed Chalghoum, un responsable du Rassemblement Constitutionnel Démocratique (RCD, au pouvoir). Le commissariat de Khaznadar, à Tunis, avait refusé d’enregistrer la plainte de la victime. Le lendemain, Mejri avait été une nouvelle fois frappé, encore plus violemment, par le même homme qui s’en était également pris à son épouse, Saïda Ben Brik, et à leurs deux filles, Rim (12 ans) et Nour (7 ans). Une fois de plus, le dépôt de la plainte avait été refusé.