(CPJ/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse du CPJ daté du 20 août 2008: Une chaîne de radiotélévision nigérienne suspendue sommairement New York, le 20 août 2008 – Les autorités nigériennes ont sommairement suspendu une chaîne de radiotélévision privée pour un mois sur la base de violations non spécifiées de son cahier de charges, selon […]
(CPJ/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse du CPJ daté du 20 août 2008:
Une chaîne de radiotélévision nigérienne suspendue sommairement
New York, le 20 août 2008 – Les autorités nigériennes ont sommairement suspendu une chaîne de radiotélévision privée pour un mois sur la base de violations non spécifiées de son cahier de charges, selon des journalistes locaux et des médias. Cette station s’est distinguée par sa couverture sympathique de l’ancien Premier ministre nigérien actuellement emprisonné sur des accusations de corruption, selon plusieurs sources.
Dans une décision tombée lundi et obtenue par le CPJ, le Conseil supérieur de la communication du Niger (CSC) a accusé la chaîne de radiotélévision Dounia de « non respect de son cahier des charges » sans donner aucune autre explication. Le directeur général adjoint de Dounia, Ali Idrissa, a contesté cette vague allégation, disant que la station n’a jamais été notifiée d’une telle question avant la prise de cette décision. Pour sa part, le président du CSC, Daouda Diallo, s’est gardé aujourd’hui de faire des commentaires au CPJ, disant qu’il était en réunion.
« La suspension de la chaîne de radiotélévision Dounia pour des raisons non fondées s’inscrit dans la dynamique de censure des médias, qu’ils soient nationaux ou étrangers, par le gouvernement nigérien, en raison de leurs reportages jugés critiques », a déclaré Robert Mahoney, le directeur adjoint du CPJ. « Nous appelons le gouvernement nigérien à lever cette suspension immédiatement et à permettre à la station de diffuser librement ».
La station, qui est sur les ondes depuis le début de l’année 2007, a largement médiatisé des déclarations et manifestations des partisans de l’ancien Premier ministre Hama Amadou, selon des journalistes locaux. M. Amadou est emprisonné par le gouvernement nigérien depuis juin dernier sur des accusations de détournement de fonds d’un montant équivalent à 230.000 dollars américains pendant l’exercice de ses fonctions, selon des médias internationaux. Au début de cette année, l’éditeur Aboubacar Gourouza a été emprisonné sur la base d’un article concernant M. Amadou.
La décision est survenue le jour même où la Cour d’appel du Niger a refusé la libération sous caution au journaliste chevronné Moussa Kaka, malgré son acquittement par un juge en juin dernier. Le CPJ et la chaîne française Radio France Internationale (RFI), dont Moussa Kaka était le correspondant, ont fait plusieurs appels à la libération sous caution de ce journaliste en attendant l’issue de son procès. RFI a ainsi été suspendu pour trois mois par le CSC du Niger pour sa couverture de l’affaire Kaka.
Également cette année, les autorités ont sommairement fermé le siège de la Maison de la Presse en juin dernier, après l’avoir accusé de « devenir de plus en plus l’otage de certains groupes d’intérêt aux desseins inavoués », selon des journalistes locaux. Le même mois, les autorités nigériennes avaient menacé de fermer les organes de publications indépendants dont les éditeurs n’ont pas de carte de presse, selon l’association des éditeurs de presse indépendante.
Le CPJ est une organisation indépendante, à but non lucratif basée à New York depuis 1981 et devouée à defendre la liberté de la presse dans le monde OU Le CPJ, une organisation indépendante, à but non lucratif basée à New York depuis 1981, est devouée à defendre la liberté de la presse dans le monde. Suivez en continu le combat mené par le CPJ sur les lignes de front des médias en consultant le blog CPJ au http://www.cpj.org/blog