« Le gouvernement congolais doit faire un effort déterminé en vue de garantir la liberté d’expression, y compris la liberté des médias, et la liberté d'association et de réunion, conformément à la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples dans le pays. »
L’AFEX (le réseau continental des organisations de la liberté d’expression en Afrique) est profondément consterné par les récents actes de harcèlement et d’intimidation de journalistes par les autorités gouvernementales de la République Démocratique du Congo (RDC). En particulier, l’AFEX dénonce l’arrestation et la détention le 15 mars d’Erick Izami, journaliste d’Antenne A, une chaîne privée congolaise.
Erick a été arrêté par l’Agence Nationale de Renseignement (ANR) et a été détenu pendant plus de deux jours (du 15 au 17 mars) sans inculpation, contrairement à la loi, et a été libéré le soir du 17 mars. Il a été arrêté alors qu’il couvrait le lancement d’un nouveau groupe de la société civile à Kinshasa. Trois autres journalistes de la presse internationale – un photographe de l’AFP, une correspondante de la radio-télévision belge (RTBF) et un cameraman de la BBC – ont également été arrêtés avec Erick et ont été conduits dans les locaux de l’ANR où ils ont été détenus pendant plusieurs heures avant d’être relâchés. Leurs téléphones leur ont été cependant confisqués.
Les journalistes couvraient une réunion d’échange organisée par des activistes congolais, sénégalais et burkinabés. Plusieurs activistes des droits de l’homme ont également été arrêtés, dont des Congolais du nouveau mouvement Filimbi, un représentant du mouvement Balais Citoyen, Oscibi Johann du Burkina Faso et le coordonnateur du mouvement « Y en Marre » du Sénégal, Fadel Barro.
AFEX tient à rappeler au gouvernement congolais que la détention de personnes, dans ce cas, les journalistes, pour plus de 24 heures est illégale. En outre, c’est une violation inacceptable en vertu du droit international des droits de l’homme pour entraver le travail des professionnels des médias et de les empêcher d’exercer leurs fonctions légitimes.
Réagissant à ces développements, le président du Comité directeur de l’AFEX, Mme Zoe Titus, qui est aussi le directeur régional de Media Institute of Southern Africa (MISA), a déclaré: « Le gouvernement congolais doit faire un effort déterminé en vue de garantir la liberté d’expression, y compris la liberté des médias, et la liberté d’association et de réunion, conformément à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples dans le pays. Ceci est un préalable indispensable à toute démocratie ».
L’AFEX accuse les autorités congolaises d’une attaque systématique sur la liberté d’expression, compte tenu de ses récents actes de censure et d’intimidation à l’encontre les médias.
L’AFEX, par conséquent, exige la fin immédiate des attaques fréquentes contre les médias, y compris les arrestations et détentions arbitraires de journalistes, ainsi que d’autres formes de violations des droits de l’homme.
À PROPOS AFEX
L’AFEX est un réseau continental des organisations les plus reconnues de la liberté d’expression en Afrique qui sont également membres de l’IFEX, le réseau mondial d’organisations de la libre expression. Le réseau est actuellement composé de neuf organisations basées en Afrique de l’Ouest, de l’Est, centrale et australe. L’AFEX travaille pour accroître l’efficacité de ses membres et de renforcer l’impact de leur travail dans la lutte contre les défis de la liberté d’expression en Afrique.
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