Les autorités ont informé le bureau de Reuters à Téhéran qu’il retirait les accréditations à tous ses employés, malgré le fait que l'agence a « procédé à une enquête interne et pris les dispositions nécessaires en vue d’éviter de telles erreurs à l’avenir ».
(RSF/IFEX) – Le 30 mars 2012 – Reporters sans frontières condamne les restrictions du régime iranien contre les médias étrangers. Le 28 mars 2012, les autorités ont retiré leurs accréditations aux journalistes de l’agence Reuters à Téhéran, sous prétexte de diffusion d’un reportage « au titre erroné ».
« Cette nouvelle atteinte aux droits de l’information montre bien que les autorités de Téhéran utilisent tous les moyens pour interdire la présence de correspondants de médias étrangers sur la territoire de la République islamique. Le régime filtre toutes les informations répercutées à l’extérieur du pays. Les correspondants de médias étrangers sont aussi sous le contrôle et la pression et interdit de ‘traiter les sujet sensibles’ », a déclaré Reporters sans frontières.
Une récente vidéo issue de l’agence et tournée dans un club d’arts martiaux féminin de Téhéran avait été intitulée : « Des milliers de femmes-ninjas s’entraînent pour devenir des assassins « , Stephen Adler, rédacteur en chef de Reuters, avait aussitôt reconnu la faute et déclaré que l’agence avait déjà « procédé à une enquête interne et pris les dispositions nécessaires en vue d’éviter de telles erreurs à l’avenir ». Malgré ce gage de bonne volonté, le ministère iranien de la Culture et l’orientation islamique a informé le bureau de Reuters à Téhéran qu’il retirait les accréditations à tous ses employés.
La veille, Press TV, chaîne en langue anglaise de la République islamique, avait annoncé que les « femmes-ninjas » avaient porté plainte contre l’agence Reuters. Depuis deux ans, de nombreux correspondants de médias internationaux se sont vu refuser la prolongation de leur visa et ont dû quitter le pays, comme ceux de l’AFP, de la BBC ou d’El Pais.
L’Iran figure au 175e rang des 179 pays recensés dans le classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.