(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre pakistanais des Affaires étrangères, Abdul Sattar, RSF s’est inquiétée des pressions exercées par le gouvernement pakistanais sur l’ambassadeur des taliban à Islamabad concernant ses conférences de presse. « Ces points de presse réguliers à l’attention de la presse étrangère et pakistanaise ont un grand succès car elles donnent […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre pakistanais des Affaires étrangères, Abdul Sattar, RSF s’est inquiétée des pressions exercées par le gouvernement pakistanais sur l’ambassadeur des taliban à Islamabad concernant ses conférences de presse. « Ces points de presse réguliers à l’attention de la presse étrangère et pakistanaise ont un grand succès car elles donnent le point de vue des taliban. Les interdire ne peut qu’aggraver le manque d’informations sur la situation à l’intérieur du pays », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF. L’organisation a demandé au ministre de garantir au mollah Zaef le droit de s’adresser à la presse, dans le respect des lois du Pakistan.
Selon les informations recueillies par RSF, le ministère des Affaires étrangères pakistanais a convoqué le mollah Zaef, ambassadeur des taliban à Islamabad, le 6 novembre 2001, pour lui demander de cesser sa « propagande » contre les États-Unis lors de ses conférences de presse
régulières dans le jardin de l’ambassade. Selon les autorités pakistanaises, lors de ces points de presse auxquels assistent des centaines de journalistes pakistanais et étrangers, le diplomate taliban aurait porté atteinte aux « conventions diplomatiques » et à un pays tiers, en l’occurrence les États-Unis. Selon plusieurs sources concordantes, mollah Zaef ne s’est pas vu interdire de s’adresser à la presse mais il s’agirait d’un avertissement sérieux. En tout cas, depuis le 6 novembre, l’ambassadeur n’a tenu aucune conférence de presse. Il a en revanche reçu à dîner, le 7 novembre, les principaux éditeurs de presse pakistanais.
De nombreux journalistes se sont inquiétés de cette décision qui pourrait les priver de cette voix officielle des taliban dont les principaux dirigeants, notamment le mollah Omar, ne communiquent que très rarement.