(AMJ/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de l’AMJ, daté du 15 novembre 2005 : Copenhague, Danemark, 15 novembre 2005 L’AMJ décerne la Plume d’Or de la Liberté à un journaliste iranien emprisonné Akbar Ganji, un grand journaliste d’investigation qui est aujourd’hui l’un des prisonniers politiques les plus célèbres en Iran, a reçu la Plume […]
(AMJ/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de l’AMJ, daté du 15 novembre 2005 :
Copenhague, Danemark, 15 novembre 2005
L’AMJ décerne la Plume d’Or de la Liberté à un journaliste iranien emprisonné
Akbar Ganji, un grand journaliste d’investigation qui est aujourd’hui l’un des prisonniers politiques les plus célèbres en Iran, a reçu la Plume d’Or 2006, le prix annuel de la liberté de la presse de l’Association Mondiale des Journaux.
M. Ganji, qui purge sa quatrième année de prison sur une peine totale de six ans, est l’auteur du livre « Le Donjon des fantômes », dans lequel il accuse l’ancien président Akbar Hashemi Rafsanjani et d’autres personnalités conservatrices en vue d’être impliqués dans le meurtre de cinq écrivains et intellectuels en 1998. Cet ouvrage a semble-t-il été un facteur décisif dans la défaite des conservateurs aux élections parlementaires de février 2000.
M. Ganji aurait été torturé en prison et a suivi deux longues grèves de la faim. Il s’est obstinément refusé à critiquer le pouvoir, au risque de renoncer à sa libération. Dans une lettre sortie clandestinement de prison, il écrit récemment : « Que l’on sache si apprendre ma leçon, c’est renoncer à mes opinions passées, Ganji n’apprendra jamais sa leçon. »
M. Ganji a été arrêté en avril 2000 après avoir participé une conférence à Berlin qui débattait publiquement de la réforme politique et sociale en Iran. Il a été condamné à six ans de prison en 2001 pour avoir « offensé des personnalités et des édits religieux, menacé la sécurité nationale et distribué de la propagande contre le système islamique. »
Le prix de la Plume d’Or, qui sera remis le lundi 5 juin 2006, lors du Congrès Mondial des Journaux et du World Editors Forum à Moscou, en Russie, récompense la défense et le soutien indéfectibles de M. Ganji à la cause de la liberté de la presse.
« Akbar Ganji lutte pour la liberté d’expression en Iran mais ses efforts ne passent pas inaperçus dans le reste du monde », a déclaré le Conseil de l’association, réuni à Copenhague, au Danemark. « Sa résistance remarquable à la répression et son refus constant d’être réduit au silence, pour lesquels il a payé un prix élevé, sont une source d’inspiration pour les journalistes du monde entier. C’est grâce à des journalistes courageux qui refusent de capituler face à de longues peines de prison et même à la mort – que la liberté progresse. »
Le Conseil a appelé à sa libération immédiate.
M. Ganji avait été initialement condamné à dix ans de prison plus cinq ans d’exil intérieur, mais sa peine avait été ramenée à six mois en appel. La Cour Suprême, toutefois, a cassé la décision de cette cour et renvoyé le cas devant une autre juridiction, qui l’a condamné à six ans d’emprisonnement.
Le 19 mai 2005, M. Ganji a entamé une grève de la faim qui a duré près de trois mois. Fin mai, bénéficiant d’un congé pénitentiaire pour suivre un traitement médical, il a profité de cette occasion pour appeler au boycott des élections présidentielles du 17 juin. De retour en prison, il a repris sa grève de la faim pendant deux mois, finissant à l’hôpital pour cause de malnutrition et de mauvaise santé. Il avait alors perdu plus de 25 kilos.
Suspendant sa grève de la faim le 3 septembre, il a quitté l’hôpital pour être renvoyé en prison, où il est toujours incarcéré.
Le 12 juillet, le gouvernement américain a appelé l’Iran à libérer Ganji « immédiatement et sans conditions. »
L’AMJ, l’association mondiale de l’industrie de la presse, décerne chaque année la Plume d’Or depuis 1961. Parmi les autres lauréats figurent Jacobo Timerman d’Argentine (1980), Anthony Head d’Afrique du Sud (1986), Dai Qing de Chine (1992), Doan Viet Hoat du Vietnam (1998), Geoffrey Nyarota du Zimbabwe (2002), et Ruslan Sharipov d’Ouzbékistan (2004). Le lauréat 2005 était le journaliste Mahjoub Mohamed Salih du Soudan.
L’AMJ, l’association mondiale de la liberté de la presse, qui est basée à Paris, défend et promeut la liberté de la presse dans le monde entier. Elle représente 18 000 journaux et regroupe 72 associations nationales de journaux, des directeurs de journaux individuels dans 102 pays, 10 agences de presse et neuf organisations de presse régionales et internationales.