Zied El Hani, membre de direction de la Fédération africaine des journalistes, a été physiquement agressé par les membres du groupe qui se réclame de ‘la ligue pour la protection de la révolution (LPR)'. Son collègue Néji Bghouri, ancien Secrétaire général du SNJT a aussi été menacé par ces mêmes miliciens.
(IFJ/IFEX) – 15 January 2013 – La Fédération internationale des journalistes (FIJ) a fermement condamné l’agression contre deux journalistes tunisiens lors des festivités marquant le deuxième anniversaire de la révolution populaire qui a renversé le régime de l’ancien président Ben Ali.
Selon le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), affilié à la FIJ, Zied El Hani, membre du bureau exécutif du syndicat et membre de direction de la Fédération africaine des journalistes, a été physiquement agressé lundi à l’Avenue Bourguiba, Tunis, par les membres du groupe qui se réclame de ‘la ligue pour la protection de la révolution (LPR)’. Son collègue Néji Bghouri, ancien Secrétaire général du SNJT a aussi été menacé par ces mêmes miliciens.
« Nous dénonçons cette violence commise contre nos collègues par des groupes qui semblent avoir instauré un pouvoir parallèle en Tunisie », a déclaré Jim Boumelha, Président de la FIJ. « Leur comportement est en contradiction flagrante de la révolution tunisienne qui appelait à l’avènement d’un état de droit dans le pays ».
Dans une déclaration rendue publique, le SNJT a imputé la responsabilité de l’agression contre les deux journalistes au parti au pouvoir, Ennahdha, à cause de son soutien à ces milices qui constituent la branche policière du mouvement, selon le Syndicat.
La Fédération africaine des journalistes (FAJ) a également réagi, par la voix de son président Omar Faruk Osman qui a tenu à exprimer sa solidarité avec Zied El-Heni et Néji Bghouri et a condamné la violence à leur encontre. M. Osman a aussi appelé les autorités à prendre des mesures appropriées contre les personnes responsables de ces actes.
La FIJ a déjà interpellé les autorités tunisiennes au sujet de la montée de la violence contre les journalistes ainsi que les attaques fréquentes contre leur indépendance. Cette dernière avait d’ailleurs fait l’objet de discussions entre la FIJ et le Premier ministre tunisien Hamadi Jebali quand il a reçu en audience une délégation de la Fédération dirigée par M. Boumelha le 5 octobre 2012. La FIJ soutenait que la révolution populaire en Tunisie devait se traduire par le respect des libertés fondamentales, dont la liberté de la presse.
La Fédération s’associe à la demande du SNJT qui exige des poursuites judiciaires dans les meilleurs délais contre les auteurs de la violence dont les deux journalistes ont été victimes.
« De tels agissements ne peuvent être tolérés car ils risquent de perpétuer le règne de l’impunité pour les crimes ciblant les journalistes tunisiens », a ajouté M. Boumelha. « Nous attendons une réaction ferme des autorités sans laquelle leur responsabilité serait directement engagée pour ce climat de terreur ».