(RSF/IFEX) – RSF exprime sa consternation, après que le ministère ukrainien de l’Intérieur ait annoncé, le 15 mai 2001, que les deux assassins du journaliste Géorgiy Gongadze avaient été retrouvés – morts -, et que cette affaire était « désormais élucidée ». « Le ridicule de cette annonce le dispute au plus parfait cynisme », a déclaré Robert Ménard, […]
(RSF/IFEX) – RSF exprime sa consternation, après que le ministère ukrainien de l’Intérieur ait annoncé, le 15 mai 2001, que les deux assassins du journaliste Géorgiy Gongadze avaient été retrouvés – morts -, et que cette affaire était « désormais élucidée ».
« Le ridicule de cette annonce le dispute au plus parfait cynisme », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. « On nous dit à la fois qu’il n’y a pas de commanditaire, que les « éxécutants » sont morts, et qu’il s’agit de leur part d’un « acte spontané » ! Maintenant que les « assassins des assassins » de Géorgiy Gongadze sont sous les verrous, peut on espérer qu’il sera possible d’en savoir plus ? A moins qu’ils ne soient à leur tour assassinés ! Nous demandons solennellement aux autorités judiciaires et politiques ukrainiennes de se résoudre à faire toute la lumière sur cette terrible affaire, qui pèsera lourdement sur l’Ukraine tant qu’elle n’aura pas été élucidée », a ajouté Ménard.
Le ministre ukrainien de l’Intérieur, Iouri Smirnov, a annoncé, le 15 mai, que les deux assassins présumés du journaliste Gongadze étaient morts : « les deux exécutants sont morts et il n’y a pas de commanditaire parce qu’il s’agit d’un acte spontané » a déclaré le ministre, cité par l’agence Interfax. « En tant que ministre, je crois que le crime a été élucidé et qu’il n’a aucun caractère politique » a t-il ajouté. La veille, le président Leonid Koutchma, interviewé par la chaîne russe ORT, n’avait pas exclu la possibilité que ce crime ait été politiquement motivé. À la fin avril, le ministère de l’Intérieur avait fait état de « nouveaux témoignages » de personnes qui auraient vu Gongadze, vivant, en République Tchèque. Les experts du FBI ont par la suite confirmé définitivement l’identité du corps décapité retrouvé le 2 novembre 2000 dans les environs de Kiev, comme celui du journaliste Gongadze.