La promulgation de la loi a été condamnée avec vigueur par des organisations de médias et de la liberté de presse, selon la MFWA.
(MFWA/IFEX) – Les autorités togolaises ont approuvé une modification à la loi portant création de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) pour lui conférer le pouvoir d’imposer des sanctions sévères aux médias du pays.
La nouvelle loi, votée le 30 octobre 2009 par l’Assemblée Nationale, accorde à la HAAC le droit de procéder, après mise en demeure publique, au « retrait de l’autorisation avec saisie des équipements » et à la « suspension de parution pour six (6) mois avec retrait de la carte de presse ».
Le correspondant de la Fondation pour les Médias en Afrique de l’Ouest (MFWA) a rapporté que la promulgation de la loi a été condamnée avec vigueur par des organisations de médias et de la liberté de presse aussi bien que le parti d’Opposition principal, l’Union des Forces de Changement (UFC), qui a boycotté le processus de modification. Le deuxième parti d’Opposition, le Comité d’Action sur le Renouveau (CAR), s’est abstenu de voter.
Selon le correspondant, une coalition de groupes de médias a, dans un communiqué rendu public le 2 novembre, exhorté les défenseurs des droits humains et les journalistes à s’y opposer résolument et à s’associer à la coalition pour protester contre cette nouvelle loi.
La coalition, composée de l’Union des Journalistes Indépendants du Togo (UJIT), de l’Observatoire Togolais des Médias (OTM), du Conseil National des Patrons de Presse du Togo (CONAPP) et des Journalistes pour les Droits de l’Homme (JDHO – Togo), a affirmé dans le communiqué que la modification « trahit une volonté manifeste du pouvoir de museler la presse privée pendant les élections présidentielles de 2010 ».
Les groupes de médias ont exprimé l’intention de descendre dans les rues en signe de protestation, en soulignant que la nouvelle loi compromettait dangereusement l’exercice du métier de journaliste et constituait « un véritable recul de la liberté de presse acquise au prix de hautes luttes ».
La Fondation pour les Médias en Afrique de l’Ouest (MFWA) appuie la position de la coalition et exhorte ses membres à ne pas relâcher leurs efforts pour faire pression sur les autorités en vue du retrait de cette loi répressive.