(RSF/IFEX) – Des exemplaires de la dernière édition du bimensuel « Umuco » ont été saisis à la frontière ougandaise, le 19 septembre 2005, par la police rwandaise, pour « diffamation » et « atteinte à la sûreté de l’Etat ». « Reporters sans frontières s’inquiète de la poursuite de l’offensive du gouvernement rwandais contre la presse d’opposition. Les autorités semblent décidées […]
(RSF/IFEX) – Des exemplaires de la dernière édition du bimensuel « Umuco » ont été saisis à la frontière ougandaise, le 19 septembre 2005, par la police rwandaise, pour « diffamation » et « atteinte à la sûreté de l’Etat ».
« Reporters sans frontières s’inquiète de la poursuite de l’offensive du gouvernement rwandais contre la presse d’opposition. Les autorités semblent décidées à faire taire toute voix critique par la force. Nous sommes d’autant plus préoccupés que la censure de ce bimensuel survient juste après l’incarcération de l’ancien responsable de la revue « Dialogue », Guy Theunis, et celle du journaliste d' »Umuco » Jean Léonard Rugambage ».
Le directeur de publication d' »Umuco », Bonaventure Bizumuremyi, est, malgré tout, parvenu à distribuer quelques exemplaires de son journal à des vendeurs de Kigali. Le 20 septembre, dans la matinée, la police s’en est prise à certains de ces vendeurs, dans les rues de la capitale.
Dans l’édition confisquée, Bizumuremyi qualifiait l’actuel chef d’Etat Paul Kagame de « dictateur » et accusait le FPR (au pouvoir) de contraindre les fonctionnaires et les coopératives locales à donner de l’argent pour financer le parti. Un troisième article, également signé par le directeur de publication, critiquait les récentes mises en détention de Theunis et de Rugambage.
Bizumuremyi a été interpellé et interrogé par la police de 11h00 à 18h00 (heure locale), le 19 septembre. Depuis sa libération, il continue de recevoir des menaces par téléphone. Selon lui, la perte financière liée à la saisie d' »Umuco » pourrait compromettre son existence. Comme la plupart des médias rwandais, le bimensuel est imprimé à Kampala (Ouganda) pour des raisons économiques.