(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au gouverneur de l’État de Bauchi (nord-est du Nigéria), Ahmadu Adamu Muazu, RSF s’est inquiété de la menace de lynchage dont a été victime le correspondant de l’Agence France-Presse (AFP), Aminu Abubakar. « Nous vous demandons d’apporter une protection renforcée aux journalistes qui tentent de faire leur travail dans ce […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au gouverneur de l’État de Bauchi (nord-est du Nigéria), Ahmadu Adamu Muazu, RSF s’est inquiété de la menace de lynchage dont a été victime le correspondant de l’Agence France-Presse (AFP), Aminu Abubakar. « Nous vous demandons d’apporter une protection renforcée aux journalistes qui tentent de faire leur travail dans ce climat de violences intercommunautaires. Il est de votre responsabilité d’assurer la sécurité des professionnels de la presse qui travaillent dans votre Etat », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF.
Le 4 juillet 2001, selon les informations recueillies par RSF, Abubakar, correspondant de l’AFP à Kano (nord du pays), s’est rendu à Tafawa Balewa, dans l’État de Bauchi, où sévissent actuellement des violences entre chrétiens et musulmans. Alors qu’il interrogeait des gens dans la rue, de jeunes chrétiens membres de l’organisation « Jeunesse de Zar », appartenant à la communauté Sayawa, sont venus le menacer de mort et l’ont contraint à déchirer son carnet de notes. Menacé de lynchage, Abubakar, qui est de confession musulmane, a quitté la ville sous escorte de la police.
Le 31 mars, la loi islamique a été introduite dans l’État de Bauchi, provoquant la colère de la communauté chrétienne. Depuis le début des affrontements, des dizaines de personnes ont été tuées et de nombreux musulmans ont quitté la ville.