(RSF/IFEX) – Des inconnus ont adressé des menaces de mort, par téléphone, à Guy Mario Abalo, correspondant de Radio France Internationale (RFI) au Togo, suite à la diffusion, le 25 mars 2004, d’un reportage portant sur une affaire de corruption et de détournements de fonds impliquant deux anciens membres du gouvernement. RSF demande aux autorités […]
(RSF/IFEX) – Des inconnus ont adressé des menaces de mort, par téléphone, à Guy Mario Abalo, correspondant de Radio France Internationale (RFI) au Togo, suite à la diffusion, le 25 mars 2004, d’un reportage portant sur une affaire de corruption et de détournements de fonds impliquant deux anciens membres du gouvernement. RSF demande aux autorités de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour assurer la sécurité du journaliste.
« Les messages laissés sur le répondeur de Guy Mario Abalo, le soir même de la diffusion du sujet, sont très inquiétants. Ils le préviennent notamment que son reportage « ne restera pas impuni », avant d’ajouter : « Votre vie est en danger. » Certaines informations nous laissent penser que ces appels émaneraient de jeunes partisans des anciens responsables politiques dénoncés par le journaliste. Les autorités doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir afin de protéger ce dernier », a déclaré RSF. « Le Togo est loin d’être un exemple en matière de liberté de la presse, et les dirigeants politiques ont une grande part de responsabilité à cause de leur immobilisme et de leur attitude face aux médias indépendants et internationaux. Cette affaire en est un nouvel exemple », a ajouté l’organisation.
Abalo a effectué un reportage reprenant le rapport d’une commission anticorruption sur un projet immobilier chargé d’accueillir le sommet de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), à Lomé, en 2000. Le projet, la Cité OUA 2000, avait été mené par Saïbou Samarou, alors secrétaire d’Etat au secteur privé, et Agboli Hope, ancien ministre du Logement. Le journaliste avait, entre autres, déclaré que ces derniers se seraient approprié certains bâtiments à titre personnel, et auraient été corrompus par des entreprises afin de leur confier la construction de la Cité.
Plusieurs journaux locaux, comme « Le Combat du Peuple », ont tenté d’attirer l’attention des autorités togolaises sur le risque encouru par Abalo, en référence au meurtre de Jean Hélène, correspondant de RFI à Abidjan, en octobre 2003 (consulter des alertes de l’IFEX du 23 janvier 2004, 4 décembre et 22 octobre 2003).