(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières demande la libération immédiate de Moussa Kaka, directeur de la station privée Radio Saraouniya, correspondant au Niger de Radio France Internationale (RFI) et Reporters sans frontières, arrêté le 20 septembre 2007 et maintenu en détention à la gendarmerie de Niamey. Selon les informations de l’organisation, le journaliste pourrait être rapidement […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières demande la libération immédiate de Moussa Kaka, directeur de la station privée Radio Saraouniya, correspondant au Niger de Radio France Internationale (RFI) et Reporters sans frontières, arrêté le 20 septembre 2007 et maintenu en détention à la gendarmerie de Niamey.
Selon les informations de l’organisation, le journaliste pourrait être rapidement inculpé d' »atteinte à la sécurité nationale » et son arrestation serait liée à celle d’un réalisateur français, détenu depuis plus de trois semaines au Niger, accusé d’être entré en contact avec les rebelles touaregs.
« L’arrestation de notre correspondant marque un durcissement des autorités nigériennes, mises sous pression par la question de la rébellion touareg. Le président Mamadou Tandja doit comprendre que ce raidissement n’aboutira qu’à une dégradation plus grave de la situation. Masquer une réalité dérangeante ne la fait pas disparaître pour autant », a déclaré Reporters sans frontières.
Moussa Kaka a été interpellé par des policiers en civil le 20 septembre aux environ de 18 heures (heure locale) dans les locaux de sa radio, à Niamey, et conduit à la gendarmerie où il est détenu depuis. Son domicile a été perquisitionné et la police a saisi le brouillon d’un reportage envoyé à RFI. Aucun motif officiel n’a été fourni pour justifier l’arrestation du journaliste. La loi nigérienne autorise la gendarmerie à détenir un suspect pendant vingt-quatre heures au secret avant de lui permettre de voir un avocat.
Selon les informations de Reporters sans frontières, son arrestation serait liée à l’affaire du réalisateur français indépendant François Bergeron, arrêté le 27 août à Agadez et transféré le 3 septembre à Niamey. Celui-ci est accusé d' »atteinte à la sécurité nationale » pour être entré en contact avec les rebelles touareg du Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ), un groupe armé apparu début 2007 et dont le gouvernement nigérien qualifie les chefs de « bandits ».
Radio Saraouniya est une radio indépendante qui a largement rendu compte des attaques meurtrières du MNJ contre des bases militaires, dans le Nord, et qui a donné la parole à l’un de ses chefs, Agali Alambo. Moussa Kaka avait été publiquement menacé de mort, le 14 juillet, par le général Boureima, chef d’état-major de l’armée. Les émissions de RFI avaient par la suite été suspendues pendant un mois par l’organe de régulation des médias, le Conseil supérieur de la communication (CSC), pour avoir prétendument « diffusé des informations mensongères » sur les événements liés au MNJ (consulter l’alerte de l’IFEX du 20 juillet 2007).