(RSF/IFEX) – RSF demande la libération immédiate d’Abdel Razak Al Mansouri, un ancien libraire qui, bien qu’officiellement inculpé pour « détention sans autorisation d’un pistolet », a vraisemblablement été arrêté pour ses articles critiques du régime libyen diffusés sur Internet. « L’emprisonnement de cet homme est totalement arbitraire, même au regard des charges retenues contre lui. Comment les […]
(RSF/IFEX) – RSF demande la libération immédiate d’Abdel Razak Al Mansouri, un ancien libraire qui, bien qu’officiellement inculpé pour « détention sans autorisation d’un pistolet », a vraisemblablement été arrêté pour ses articles critiques du régime libyen diffusés sur Internet.
« L’emprisonnement de cet homme est totalement arbitraire, même au regard des charges retenues contre lui. Comment les autorités libyennes peuvent-elles justifier la détention au secret d’un individu pendant plus de cinq mois en utilisant un tel motif d’inculpation ? Dans ce type d’affaire, l’inculpé devrait rester en liberté dans l’attente de son procès. A la lumière des informations dont nous disposons, cette accusation apparaît comme un prétexte pour faire taire une voix dissidente », a déclaré l’organisation.
Un représentant de l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW) a pu rencontrer Al Mansouri, le 12 mai 2005, lors d’une mission officielle dans le pays. Alerté par un communiqué de RSF sur cette affaire, il avait demandé à rendre visite au prisonnier. Ce dernier lui a été amené menotté et les yeux bandés. Lors de leur entretien, le cyberdissident a confirmé avoir été interrogé à plusieurs reprises sur les articles qu’il avait publiés sur le site Akhbar Libya. Il est persuadé que son arrestation est due à ces textes et non au pistolet retrouvé chez lui. Selon lui, cette arme vétuste lui avait été donnée par son père et n’a d’ailleurs été découverte à son domicile que le lendemain de son arrestation.
Al Mansouri a indiqué être détenu depuis près de trois semaines dans un centre de détention des services de sécurité intérieure dans le quartier de Fashloom à Tripoli. Suite à son arrestation, il avait d’abord été retenu dans un autre centre dépendant du département de lutte contre le « terrorisme et les zélotes ».
HRW a indiqué à RSF qu’Al Mansouri ne portait aucune trace de sévices physiques, que son moral était relativement bon et qu’il avait reçu des vêtements de sa famille. Il n’a toutefois eu droit à aucune visite depuis son arrestation et n’a pas été autorisé à voir un avocat.
L’ancien libraire, âgé de 51 ans, a déclaré au représentant de HRW qu’il écrivait « pour faire de la Libye un endroit meilleur ».
Le chef des services de sécurité intérieure Libyens, le colonel Tohamy Khaled, s’est déclaré responsable de l’arrestation d’Al Mansouri. Il a également affirmé à HRW que « cet homme n’a pas été arrêté pour un article publié sur Internet. Il a été arrêté parce qu’il possédait une arme sans autorisation. Ce type de délit est du ressort des services de sécurité intérieure ».
Pour voir un article d’Al Mansouri publié sur Akhbar Libya le 10 janvier 2005, cliquez sur : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=13891