(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Ahmed Midaoui, RSF a protesté contre les intimidations dont a fait l’objet Ali Lmrabet, directeur de publication de l’hebdomadaire « Demain Magazine », et correspondant de RSF au Maroc. Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation, a demandé au ministre d’ouvrir une enquête afin que les auteurs de […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Ahmed Midaoui, RSF a protesté contre les intimidations dont a fait l’objet Ali Lmrabet, directeur de publication de l’hebdomadaire « Demain Magazine », et correspondant de RSF au Maroc. Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation, a demandé au ministre d’ouvrir une enquête afin que les auteurs de ces intimidations soient identifiés et sanctionnés. « Il serait inacceptable que des membres de vos services soient à l’origine de ces menaces », a-t-il déclaré. RSF a rappelé que l’ancienne publication du journaliste avait été interdite fin 2000.
Selon les informations recueillies par RSF, le 6 juillet 2001, en fin de matinée, dans une banlieue de Rabat, un véhicule banalisé s’est mis à hauteur de la voiture de Lmrabet. Le directeur de la publication de « Demain Magazine » se trouvait en compagnie d’un journaliste français. Un des hommes à l’intérieur du véhicule a pris des clichés du journaliste marocain puis lui a lancé en arabe : « On a ta photo. On va s’occuper de toi maintenant. » La veille, deux responsables de la Direction de la surveillance du territoire (DST) se sont présentés à l’imprimerie Safaprint, à Bouznika (20 km de Rabat) où est mis sous presse « Demain Magazine ». Ils ont ordonné l’arrêt de l’impression du journal avant de repartir avec quelques exemplaires de la publication. Ils sont revenus vers 21 heures (heure locale) pour autoriser l’impression. Selon Lmrabet, « la direction de la DST craignait que ‘Demain Magazine’ ne fasse de nouvelles révélations suite aux déclarations d’Ahmed Boukhari concernant l’affaire Ben Barka ».
Au début du mois de décembre, le Premier ministre Abderrahmane Youssoufi avait interdit « Demain » ainsi que « Le Journal » et « Assahifa » pour avoir « porté atteinte à la stabilité de l’Etat ». « Le Journal » et « Assahifa » avaient publié respectivement le 25 novembre et 1er décembre une lettre attribuée à l’ancien opposant Mohamed Basri affirmant que la gauche marocaine était mêlée à la tentative de coup d’Etat de 1972 contre le roi Hassan II. Lmrabet, directeur de « Demain », avait affirmé ne pas comprendre pourquoi sa revue était également interdite : « Comme beaucoup d’autres titres de la presse marocaine, nous avons simplement fait état des révélations du Journal » (consulter des alertes de l’IFEX du 11 janvier 2001 et 4 décembre 2000). En janvier, le journal de Lmrabet avait pu reparaître sous le nom de « Demain Magazine ».