(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières demande aux autorités tchadiennes de fournir des explications sur l’arrestation, le 16 janvier 2008, de Djekourninga Kaoutar Lazar, directeur de la station privée FM Liberté, après une descente de police dans les locaux de la radio à N’Djamena. La station a été fermée sur-le-champ. « Un raid policier contre une radio […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières demande aux autorités tchadiennes de fournir des explications sur l’arrestation, le 16 janvier 2008, de Djekourninga Kaoutar Lazar, directeur de la station privée FM Liberté, après une descente de police dans les locaux de la radio à N’Djamena. La station a été fermée sur-le-champ.
« Un raid policier contre une radio respectée, sa fermeture arbitraire et l’arrestation de son directeur sont des procédés employés contre les gangsters. Or, l’expression d’une opinion qui ne rentre pas dans la ligne politique du gouvernement n’est pas un crime, c’est un droit inaliénable de la presse et des citoyens. Le gouvernement tchadien devrait faire preuve de retenue, même en période de crise, et fournir à la population des éclaircissements sur cette démonstration de force », a déclaré l’organisation.
Le 16 janvier à 17h45 (heure locale), quinze policiers ont fait irruption dans les locaux de FM Liberté et ont demandé à voir Djekourninga Kouatar Lazar. Le directeur de la radio était alors absent. Ils ont ensuite voulu examiner les journaux diffusés depuis le début de la semaine, mais Madji Madji Odjitan, le coordinateur de la rédaction, a refusé, expliquant que le contrôle des journaux relevait de la compétence du Haut Conseil de la communication (HCC). En réaction, les policiers ont procédé à la fermeture de la radio, ont placé Madji Madji Odjitan aux arrêts, et l’ont conduit dans les locaux de la police judiciaire. Il a été libéré quelques heures plus tard, après que Djekourninga Kouatar Lazar s’était livré de lui-même. Il est actuellement détenu dans les locaux de la police judiciaire à N’Djamena. Le gouvernement n’a pas officiellement motivé cette décision.
Depuis quelques semaines, les partisans du gouvernement organisent des manifestations afin de dénoncer ce qu’ils qualifient d' »une agression soudanaise qui se prépare à l’est du pays ». Cette mobilisation a été plusieurs fois dénoncée par l’opposition comme « hypocrite » sur les ondes de FM Liberté.