(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au colonel Azali Assoumani, chef de la junte au pouvoir à Moroni, RSF a exprimé sa préoccupation quant au déroulement du procès d’Allaoui Saïd Omar, directeur de publication de « La Gazette des Comores ». RSF a demandé au chef de l’État de « saisir les autorités compétentes afin que le journaliste […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au colonel Azali Assoumani, chef de la junte au pouvoir à Moroni, RSF a exprimé sa préoccupation quant au déroulement du procès d’Allaoui Saïd Omar, directeur de publication de « La Gazette des Comores ». RSF a demandé au chef de l’État de « saisir les autorités compétentes afin que le journaliste bénéficie d’un procès juste et équitable ». L’organisation est particulièrement inquiète de l’interpellation de Saïd Larifou, l’avocat du journaliste. « Sans se prononcer sur le fond de cette affaire, notre organisation demande que le procès du directeur de ‘La Gazette des Comores’ respecte les critères internationaux en matière de procédure juridique », a précisé Robert Ménard, le secrétaire général de RSF.
Selon les informations recueillies par RSF, Omar est poursuivi en justice par Mahamoud Mradabi, le président du parti Shawiri (proche du parti au pouvoir), pour avoir publié, le 8 mars 2001, un communiqué de l’Union de l’opposition comorienne à Paris. Ce texte demandait que Mradabi soit « déféré devant les juridictions compétentes ». Le communiqué ajoutait également : « Allié aux mercenaires, Mradabi est aussi séparatiste : lors de la manifestation du 9 mars 1999 … il a montré son véritable dessein qui se résume en ces mots : violence, haine, racisme et défense d’intérêts personnels ». Le 15 mars, lors de la première audience de ce procès devant le tribunal de première instance de Moroni, l’avocat réunionnais du directeur de « La Gazette des Comores », Larifou, a été évacué de la salle et placé en garde à vue à la gendarmerie de la capitale. « Le président a refusé ma constitution dans une affaire de délit de presse … Suite à mon insistance, il a ordonné mon évacuation », a raconté Larifou dans une lettre au bâtonnier de Saint-Pierre de la Réunion. L’avocat a été libéré en fin de journée sans aucune explication, avant de retourner à la Réunion. La prochaine audience doit avoir lieu le 14 avril prochain.
Omar est le fondateur de l’hebdomadaire « La Gazette des Comores ». Il est également l’un des membres fondateurs de l’Association comorienne des droits de l’homme (ACDH).