(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de la Défense Cyrille Ndayirukiye, RSF a protesté contre l’arrestation du journaliste Alexis Sinduhije à Bujumbura. « Le journaliste a été interpellé pour avoir voulu couvrir un événement dont la presse avait été tenue à l’écart. Il a simplement exercé son droit à informer, et rien ne saurait […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de la Défense Cyrille Ndayirukiye, RSF a protesté contre l’arrestation du journaliste Alexis Sinduhije à Bujumbura. « Le journaliste a été interpellé pour avoir voulu couvrir un événement dont la presse avait été tenue à l’écart. Il a simplement exercé son droit à informer, et rien ne saurait justifier son arrestation et les mauvais traitements qu’il a subis », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation.
Selon les informations recueillies par RSF, Sinduhije, directeur de la station privée burundaise Radio publique africaine, a été interpellé et conduit dans les locaux du Bureau spécial de recherche (BSR) le 19 octobre 2001 au soir. Il a été relâché le lendemain après avoir payé une amende de vingt mille francs burundais (environ 24 $US; 27 euros). Le journaliste a été frappé et insulté au cours de sa détention. Des officiers lui reprochent d’avoir eu un entretien avec des militaires sud-africains en mission au Burundi pour assurer la protection de personnalités politiques hutus en retour d’exil. L’arrivée de ces militaires la veille s’était déroulée dans une très grande discrétion, sans qu’aucune information ait été donnée à la presse nationale et internationale. « Je vais porter plainte contre le colonel Nahimana et le major Ntemako, qui m’ont arrêté et qui ont donné l’ordre de me frapper. Un seul militaire s’est opposé à cette violence », a affirmé Sinduhije dans un entretien téléphonique avec RSF.
L’organisation a rappelé que le 10 mars, Léon Masengo, journaliste de Bonesha FM, Jacqueline Segahungu, journaliste de la Radio publique africaine et Jean-Pierre Aimé Harerimana, cameraman de Reuters, avaient été arrêtés alors qu’ils tentaient de se rendre à l’aéroport de Bujumbura dans le but de couvrir le retour d’une tournée internationale d’Epitace Bayaganakandi, candidat du G6 (une coalition de six partis tutsis) à la présidence. Masengo avait été frappé par les forces de l’ordre (consulter l’alerte de l’IFEX du 13 mars 2001).