(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au président du Conseil supérieur de la magistrature, Alpha Oumar Konaré, RSF a protesté contre la condamnation à un mois de prison de Sidiki Konaté, directeur général de l’Office de radio-télévision du Mali (ORTM), pour diffamation. L’organisation a rappelé qu’Abid Hussain, Rapporteur spécial des Nations unies sur la promotion […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au président du Conseil supérieur de la magistrature, Alpha Oumar Konaré, RSF a protesté contre la condamnation à un mois de prison de Sidiki Konaté, directeur général de l’Office de radio-télévision du Mali (ORTM), pour diffamation. L’organisation a rappelé qu’Abid Hussain, Rapporteur spécial des Nations unies sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression, a affirmé, dans un document publié en janvier 2000, que « pour des délits tels que ‘écrits diffamatoires’, ‘insultes’, ou ‘outrages envers le chef d’Etat’ …, les peines de prisons sont à la fois répréhensibles et hors de proportion avec le dommage subi par la victime ».
Selon les informations recueillies par RSF, cette condamnation a été prononcée le 16 mai 2001 à la suite d’un procès intenté par le Syndicat autonome de la magistrature contre le maire de Bamako, Ibrahima N’Diaye, et l’ORTM. Au cours d’une émission télévisée diffusée le 26 mars, N’Diaye aurait affirmé que les magistrats du Mali étaient corrompus. Selon la loi malienne sur la presse, l’ORTM est sanctionné pour avoir diffusé les propos du maire. Ce dernier est considéré comme complice. L’ORTM et le maire de Bamako ont été respectivement condamnés à une amende de 1 000 000 et 3 000 000 de francs CFA (1 345 et 4 037 $US; 1 524 et 4 573 euros). Des associations et organisations de la presse malienne ont protesté contre le « caractère attentatoire » de ce verdict.