(JED/IFEX) – Jean-Jacques Luboya N’Samba Shake, directeur de l’hebdomadaire « La Vérité », paraissant à Lubumbashi, (sud est), interpellé le 13 octobre 2005, a été libéré sous caution, le 15 octobre peu avant midi, à la suite d’une ordonnance de mise en liberté provisoire décidée par le Tribunal de Grande Instance de Lubumbashi. Le journaliste a payé […]
(JED/IFEX) – Jean-Jacques Luboya N’Samba Shake, directeur de l’hebdomadaire « La Vérité », paraissant à Lubumbashi, (sud est), interpellé le 13 octobre 2005, a été libéré sous caution, le 15 octobre peu avant midi, à la suite d’une ordonnance de mise en liberté provisoire décidée par le Tribunal de Grande Instance de Lubumbashi. Le journaliste a payé une caution de 80 mille Francs Congolais (environ 170 $US). Le journaliste devra obligatoirement se présenter tous les mardis et vendredis devant le parquet qui a dit poursuivre l’enquête.
Luboya était poursuivi par trois hommes d’affaires expatriés installés à Lubumbashi pour « diffamation ». Le journal avait publié dans ses éditions du 10 et 11 octobre des articles dénonçant la fraude douanière dans le chef de ces hommes d’affaires. Le journaliste a comparu, le 14 octobre, en chambre du conseil au cours de laquelle ses avocats ont soulevé des vices de forme dans son arrestation et demandé sa mise en liberté provisoire évoquant le fait qu’aucune fuite de leur client n’était à craindre.
JED se réjouit de cette décision tout en considérant que le journaliste n’aurait jamais du être privé de sa liberté pendant 48 heures alors que sa culpabilité n’avait pas été établie. En dépit du fait que la fraude douanière en République Démocratique du Congo, et particulièrement au poste de Kasumbalesa (à la frontière avec la Zambie dans la province du Katanga), est une pratique très courante et maints fois dénoncée par les autorités publiques, la loi congolaise autorise au juge d’emprisonner le journaliste qui dénonce ces pratiques au nom de la protection de l’honneur et de la considération des personnes incriminées.
C’est sur base de cette disposition inique sur la diffamation datant des années de la dictature de Mobutu que JED continue à réclamer la dépénalisation des délits de presse autres que les incitations à la haine ethnique, à la violence, au meurtre ainsi que l’apologie du crime.