(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au général Sizing Walla, ministre de l’Intérieur, RSF a demandé des explications sur la recherche par la police du journaliste Augustin Amégah. « Les méthodes des forces de l’ordre sont tout simplement scandaleuses. Aucun mandat n’a été présenté lors de la perquisition du Centre de presse, et le motif de […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au général Sizing Walla, ministre de l’Intérieur, RSF a demandé des explications sur la recherche par la police du journaliste Augustin Amégah. « Les méthodes des forces de l’ordre sont tout simplement scandaleuses. Aucun mandat n’a été présenté lors de la perquisition du Centre de presse, et le motif de la recherche d’Augustin Amégah n’est toujours pas connu. Le droit d’être informé de la nature du délit reproché est un droit élémentaire qui n’est absolument pas respecté au Togo », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. « Doit-on en déduire que le motif est lié aux activités professionnelles d’Augustin Amégah, journaliste proche de l’opposition ? » RSF a rappelé que les pressions et entraves contre la presse, notamment contre la presse proche de l’opposition, se sont considérablement multipliées ces dernières années au Togo.
Selon les informations recueillies par RSF, une quinzaine de policiers en civil ont investi le Centre de presse à Lomé le 7 décembre 2001 au matin, où des journalistes d’une trentaine de médias assistaient à un atelier de formation sur les questions électorales. Les forces de l’ordre étaient à la recherche de Amégah, directeur de publication de l’hebdomadaire « Le Reporter des temps nouveaux », journal proche de l’opposition. Aucun motif n’a été fourni. La police a procédé à une vérification d’identité, empêchant les journalistes de sortir du Centre de presse pendant deux heures, mais sans pour autant trouver Amégah.
Par ailleurs, RSF rappelle que le 4 décembre, les exemplaires de l’hebdomadaire « Le Regard », proche de l’opposition, avaient été saisis selon les instructions du ministère de l’Intérieur. Le directeur de publication, Mikaïla Saibou, n’avait reçu aucune explication officielle. Le ministre de l’Intérieur lui reprochait d’avoir traité l’armée nationale de « putschiste ». Dans un article publié le 4 décembre, le journal avait rapporté le témoignage d’un sous-officier de la garde de l’ancien Premier Ministre, Joseph Kokou Koffigoh, sur l’attaque en décembre 1991 du siège de la Primature par des hommes de l’armée nationale.