(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de la Justice, Marcel Metefara, RSF a protesté contre les menaces de mort proférées à l’encontre de Maka Gbossokotto, directeur de publication du quotidien indépendant « Le Citoyen » et correspondant de RSF, et contre l’agression dont a été l’objet son épouse. « Nous vous demandons de faire tout ce […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de la Justice, Marcel Metefara, RSF a protesté contre les menaces de mort proférées à l’encontre de Maka Gbossokotto, directeur de publication du quotidien indépendant « Le Citoyen » et correspondant de RSF, et contre l’agression dont a été l’objet son épouse. « Nous vous demandons de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour que cessent ces menaces et de faire en sorte que le responsable soit arrêté et sanctionné » a demandé Robert Ménard, secrétaire général de RSF.
Selon les informations recueillies par RSF, le 10 juillet 2001, un vendeur du journal « Le Citoyen » a été interpellé par un membre de l’Unité spéciale présidentielle (USP) (ex-Garde présidentielle (GP)) qui l’a chargé de rapporter à Gbossokotto les propos suivants: « Je suis le « GP » dont vous avez parlé dans votre journal. Va dire à ton directeur de publication que je le cherche et si pour son malheur je le trouve, je lui pèterai la cervelle ». Le 13 juillet, le même élément de l’USP a réitéré ses menaces à l’encontre de la femme du journaliste. Alors qu’elle attendait son tour dans une station-service, celui-ci a affirmé que si Gbossokotto était assis à la place de sa femme « son compte aurait été réglé ». Il a ensuite menacé de sortir son arme mais les clients présents l’en ont dissuadé. Le 22 juillet, la femme du journaliste n’a pas pu embarquer à bord de l’avion qui devait la mener à Paris. Aucune raison n’a été invoquée pour justifier ce refus.
Ces menaces font suite à un article du « Citoyen » paru le 2 juillet, révélant une tentative de meurtre à l’encontre de deux cadres des finances appartenant à l’ethnie Yakoma. Depuis le coup d’État manqué du 28 mai, une véritable « chasse aux sorcières » des cadres appartenant à l’ethnie de l’ancien président, André Kolingba, auteur présumé du putsch, a débuté. Trois directeurs de publication d’ethnie Yakoma ont pris la fuite. Il s’agit de Samba Ferdinand du quotidien « Le Démocrate », Fouquet-Kpolodo Saint Clair de l’hebdomadaire « L’Avenir » et Bambou Faustin de l’hebdomadaire « Collines de Bas Oubangui ».