(RSF/IFEX) – Mamane Abou, directeur de publication de l’hebdomadaire « Le Républicain », a été arrêté le 5 novembre 2003 et conduit à la prison de Niamey. Il est accusé de « complicité de vol et recel de documents confidentiels » par le ministère des Finances. Les autorités lui reprochent d’avoir publié des documents publics mettant en cause l’intégrité […]
(RSF/IFEX) – Mamane Abou, directeur de publication de l’hebdomadaire « Le Républicain », a été arrêté le 5 novembre 2003 et conduit à la prison de Niamey. Il est accusé de « complicité de vol et recel de documents confidentiels » par le ministère des Finances. Les autorités lui reprochent d’avoir publié des documents publics mettant en cause l’intégrité du ministre. Aucune précision ne lui a été donnée sur la durée de sa détention et la date de son jugement reste inconnue.
« Nous sommes atterrés de constater que les responsables du régime continuent de porter plainte contre des professionnels de la presse dès qu’ils se sentent menacés. Mamane Abou a eu le courage de dénoncer les pratiques malhonnêtes d’un dirigeant du pays et, malheureusement, il en paye aujourd’hui le prix. C’est une nouvelle manœuvre d’intimidation de la part des autorités nigériennes », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF. « Tous les journalistes qui osent s’attaquer aux dirigeants subissent le même sort : ils sont arrêtés et emprisonnés pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Nous demandons fermement aux autorités de relâcher M. Abou et de ne plus harceler la presse indépendante », a-t-il ajouté.
Dans « Le Républicain » du 15 juillet, Abou avait publié des documents du Trésor Public qui démontraient que le ministre des Finances avait procédé à des malversations s’élevant à plusieurs milliards de Francs CFA (plus de 1,7 millions de $US ; 1,5 millions d’euros). Un juge d’instruction de Niamey avait alors convoqué le directeur de publication à une audition fixée au 7 novembre. Le 5 novembre, le magistrat a émis un mandat d’arrêt, prétextant que le journaliste, de retour d’un voyage de quelques semaines en France, cherchait à échapper à la justice nigérienne. En fin de matinée, la police et le juge se sont présentés dans les locaux du « Républicain » pour arrêter Abou.