Hanevy Ould Dehah a été arrêté le 18 juin 2009, sur ordre du parquet de Nouakchott, suite à une plainte déposée par un candidat à l'élection présidentielle.
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières condamne fermement la décision du tribunal de la wilaya de Nouakchott qui vient d’infliger six mois de prison à Hanevy Ould Dehah, directeur de publication du site Taqadoumy pour « atteinte aux bonnes mœurs ».
« Cette condamnation est disproportionnée et vise simplement à rétablir la ‘bonne’ réputation de l’homme politique Ibrahima Moctar Sarr mis en cause par le webjournaliste. Nous espérons que la justice infirmera son jugement en appel et que le journaliste retrouvera bientôt la liberté », a déclaré l’organisation.
Ecroué depuis deux mois à la prison de Dar Naïm, Hanevy Ould Dehah a été condamné à six mois de prison ferme pour « atteinte aux bonnes mœurs » le 19 août 2009. Le journaliste a également écopé d’une amende de 30 000 ouguiyas (environ 83 euros) et doit aussi s’acquitter de 21 000 ouguiyas (environ 59 euros) de frais de dossier. Il a fait appel de la décision.
Selon le jugement du tribunal de la wilaya de Nouakchott, dont Reporters sans frontières détient une copie, le journaliste a été relaxé des accusations de « diffamation », « d’incitation à la rébellion » et « incitation à la commission des crimes et délits » pour « cause d’absence de textes exécutoires et applicables aux délits commis par voie de presse électronique ».
Hanevy Ould Dehah a été arrêté le 18 juin, sur ordre du parquet de Nouakchott, suite à une plainte déposée le 22 mai par le candidat à l’élection présidentielle Ibrahima Moctar Sarr, du parti d’opposition AJD/MR (l’Alliance pour la justice et la démocratie/Mouvement pour la rénovation). Ce dernier reproche à Taqadoumy la publication, le 22 avril, d’un article intitulé « La fortune soudaine de Ibrahima Sarr », faisant état de « l’achat par Monsieur Sarr d’une villa à 30 millions d’ouguiyas sur la route de Nouadhibou, dans le secteur dit ‘les terrains de l’université’, l’un des quartiers les plus huppés de la capitale ». Le candidat Sarr et ses proches avaient jugé cet article « diffamatoire et sans fondement ».