(RSF/IFEX) – Mohamed Nema Oumar, directeur de publication de l’hebdomadaire privé arabophone « Al-Houriya », a été remis en liberté dans la soirée du 13 juin 2008, après trente heures passées en détention préventive au commissariat de Tevragh Zeina à Nouakchott. Le journaliste a été inculpé le 15 juin pour « diffamation et outrage » et il est placé […]
(RSF/IFEX) – Mohamed Nema Oumar, directeur de publication de l’hebdomadaire privé arabophone « Al-Houriya », a été remis en liberté dans la soirée du 13 juin 2008, après trente heures passées en détention préventive au commissariat de Tevragh Zeina à Nouakchott. Le journaliste a été inculpé le 15 juin pour « diffamation et outrage » et il est placé sous contrôle judicaire. Il devra faire acte de présence auprès des autorités de police deux jours par semaine, a indiqué Me. Ahmed Ould Youssouf, bâtonnier de l’ordre des avocats. Son passeport ayant été momentanément confisqué, il lui est interdit de quitter la Mauritanie pendant deux mois.
Mohamed Nema Oumar a été arrêté le 12 juin dans l’après-midi, à la sortie du salon d’honneur de l’aéroport international de Nouakchott, alors qu’il revenait d’un voyage officiel du président mauritanien en Libye pour lequel il était accrédité. Trois policiers en civil munis d’un mandat d’arrêt l’ont conduit au commissariat de Tevragh Zeina dans un véhicule banalisé. Le Rassemblement de la presse mauritanienne (RPM), une organisation locale représentant les indépendants, avait appelé à un sit-in devant le lieu de sa détention.
Le journaliste a été arrêté suite à une plainte pour « injure » et « calomnie » portée par Mohcen Ould El Hadj, sénateur de Rosso (Sud) et vice-président du Sénat, après la publication d’un article évoquant en termes très critiques sa participation à des festivités commémoratives de la naissance de l’État d’Israël, reconnu par la Mauritanie.
Dans un premier temps, l’affaire avait été classée par le vice-procureur de la République, après que le plaignant ne s’était pas présenté à une convocation. Le 9 juin, le procureur a pourtant ordonné la mise en détention préventive du journaliste et a maintenu les poursuites contre lui. Interrogée par Reporters sans frontières, une source de la présidence mauritanienne lui avait déclaré qu’il s’agissait d’une affaire « sans fondement politique » et affirmé qu’elle avait « tout fait pour empêcher l’incarcération du journaliste », mais qu’il s’agissait d’un « problème judiciaire ».
La loi mauritanienne ne permet la mise en détention préventive que s’il existe un risque pour que l’accusé se soustraie à la justice.