(RSF/IFEX) – RSF dénonce la condamnation à deux mois de prison ferme d’Ali Djerri, directeur d' »El-Khabar », pour diffamation, et les mesures qui risquent de contraindre le quotidien « Le Matin », dont le siège social a été mis sous scellés le 21 juin 2004, à la fermeture. « Un véritable bulldozer est désormais en marche pour réduire au […]
(RSF/IFEX) – RSF dénonce la condamnation à deux mois de prison ferme d’Ali Djerri, directeur d' »El-Khabar », pour diffamation, et les mesures qui risquent de contraindre le quotidien « Le Matin », dont le siège social a été mis sous scellés le 21 juin 2004, à la fermeture.
« Un véritable bulldozer est désormais en marche pour réduire au silence les journalistes indomptables. Après Hafnaoui Ghoul, correspondant de presse, Mohammed Benchicou, directeur du « Matin », c’est au tour d’Ali Djerri, directeur d' »El Khabar », d’être condamné à deux mois de prison ferme ! Sans parler des menaces de fermeture du « Matin », dont le siège est mis sous scellés. Nous demandons aux autorités algériennes de mettre un terme à cette dangereuse escalade », a déclaré l’organisation.
Djerri a été condamné pour diffamation, le 20 juin, à deux mois de prison ferme par le tribunal de Constantine. Mohammed Betchine, ex-conseiller à la présidence et général à la retraite, avait déposé plainte, en avril dernier, pour un article indiquant qu’il était copropriétaire d’une usine de boisson alcoolisée, à Annaba, et qu’il bénéficiait de facilités en alimentation électrique. Ces informations avaient été démenties par l’intéressé dans « El-Khabar ». Djerri a été jugé par défaut, à Constantine, le 20 juin. En déplacement en Turquie, il n’avait pas reçu de citation à comparaître. Le directeur d' »El-Khabar » va faire appel. Il avait été convoqué le même jour au tribunal d’Alger, pour une autre plainte en diffamation, déposée par le ministère de la Justice. Cette affaire a été renvoyée au 6 juillet.
Par ailleurs, après l’emprisonnement le 14 juin de Benchicou, directeur du « Matin », pour « infraction au contrôle des changes », un huissier de justice s’est présenté le 20 juin au siège du quotidien à Hussein Dey, pour y apposer des scellés. « Le Matin » a pu obtenir 24 heures de sursis, le temps d’évacuer ses principaux dossiers administratifs. Le personnel a été sommé de quitter les lieux, au plus tard le 21 juin à 14h00 (heure locale), faute de quoi, il serait fait appel à la force publique. Ce siège a été l’objet de trois tentatives infructueuses de vente aux enchères à la demande de la direction des impôts. Le bâtiment serait finalement vendu le 26 juin prochain, au tribunal d’Alger, dans le cadre du redressement fiscal qui frappe cette entreprise de presse depuis octobre 2003.