(RSF/IFEX) – Hussein Khogali, directeur de publication et rédacteur en chef du quotidien arabe indépendant « Alwan », est détenu par la police soudanaise dans un lieu inconnu depuis le 22 novembre 2004 au soir, sans qu’aucun chef d’accusation ait été rendu public. Parallèlement, la police a confisqué tous les tirages de l’édition devant paraître le 23 […]
(RSF/IFEX) – Hussein Khogali, directeur de publication et rédacteur en chef du quotidien arabe indépendant « Alwan », est détenu par la police soudanaise dans un lieu inconnu depuis le 22 novembre 2004 au soir, sans qu’aucun chef d’accusation ait été rendu public. Parallèlement, la police a confisqué tous les tirages de l’édition devant paraître le 23 novembre. Depuis cette date, ni sa famille ni son avocat n’ont été autorisés à entrer en contact avec lui. Il serait détenu à la prison de Kober.
« Quand, après plusieurs mois de harcèlement et de surveillance, un journaliste est arrêté et détenu au secret, nous ne pouvons être qu’inquiets, a déclaré RSF. Cette façon de faire quasiment disparaître un journaliste est inadmissible. Les autorités soudanaises doivent faire connaître les charges qui pèsent contre Hussein Khogali et, quoi qu’il en soit, doivent garantir ses droits de citoyen ».
Khogali avait déjà été incarcéré pendant 17 jours en septembre. Il n’avait été relâché qu’à condition de ne plus écrire dans son propre journal. Une injonction faite oralement par des hommes de l’Agence de sécurité nationale (NSA), qui, selon une source locale, le soupçonne de continuer à rédiger des articles de temps en temps. Les autorités soudanaises ont toujours considéré le journaliste comme un sympathisant d’Hassan Alturabi, leader du Popular National Congress (PNC, opposition islamiste), et son journal comme un de ses organes officieux. Khogali, quant à lui, a toujours affirmé son indépendance.
Après sa libération au mois de septembre, la NSA avait demandé à Khogali d’accuser Alturabi et son parti de tramer un coup d’Etat et de semer le trouble dans la capitale, Khartoum. Le journaliste avait refusé. Durant les mois d’octobre et de novembre, des agents de la NSA ont rendu plusieurs visites impromptues à l’imprimerie du journal, retirant ça et là des informations et des articles.