(JED/IFEX) – Romain Kambala Bilolo, directeur de la chaîne de radiotélévision privée Kasaï Horizon Radiotélévision (KHRT), émettant à Tshikapa, dans la province du Kasaï occidental (centre de la République démocratique du Congo), a été interpellé, le 7 juin 2003 à 9h00 (heure locale), par des agents de l’ANR/Tshikapa-Cité (Agence nationale de renseignements) qui l’ont conduit […]
(JED/IFEX) – Romain Kambala Bilolo, directeur de la chaîne de radiotélévision privée Kasaï Horizon Radiotélévision (KHRT), émettant à Tshikapa, dans la province du Kasaï occidental (centre de la République démocratique du Congo), a été interpellé, le 7 juin 2003 à 9h00 (heure locale), par des agents de l’ANR/Tshikapa-Cité (Agence nationale de renseignements) qui l’ont conduit au cachot dudit service de sécurité. Après audition sur procès verbal, le journaliste a été libéré vers 18h15 avec instruction d’envoyer son directeur des programmes ainsi que son rédacteur en chef au poste de l’ANR le 9 juin à 9h00.
Selon les informations obtenues par JED, Bilolo était officiellement accusé de « propagation de fausses nouvelles, intoxication et incitation de la population à la révolte ». KHRT, dans son édition d’information du 2 juin, a fait état d’un conflit opposant un certain Fwamba Kabongo à un certain Kabeya Mashi Mabi au sujet du droit de propriété sur la mine de diamant de Lungudi.
Dans une conversation téléphonique que JED a eu, le 2 juin dans l’après-midi, avec Isidore Lokanga, responsable de l’ANR/Tshikapa-Cité, ce dernier a confirmé l’arrestation du journaliste pour les motifs évoqués ci-dessus. Il a ajouté que « les journalistes à Tshikapa (nous) mettent mal à l’aise en propageant des fausses nouvelles dans le seul but de démobiliser les populations et les inciter à descendre dans la rue ». Le chef de poste de l’ANR/Tshikapa-Cité a dit à JED que « la mine de Lungudi emploie au bas mot 10 000 personnes. L’information diffusé par KHRT aurait pu pousser toutes ces personnes dans la rue et la ville de Tshikapa n’a de moyens pour contenir une révolte de cette empleur ».