(RSF/IFEX) – Le 30 janvier 2008, le ministre de l’Information, Iyad Madani, a annoncé l’interdiction de la diffusion d’émissions en direct sur l’ensemble des chaînes publiques saoudiennes. Des propos, jugés diffamatoires à l’égard de hautes personnalités du royaume, tenus lors d’une émission de libre antenne sur la chaîne d’information Al-Ikhbariya, ont entraîné la mise à […]
(RSF/IFEX) – Le 30 janvier 2008, le ministre de l’Information, Iyad Madani, a annoncé l’interdiction de la diffusion d’émissions en direct sur l’ensemble des chaînes publiques saoudiennes. Des propos, jugés diffamatoires à l’égard de hautes personnalités du royaume, tenus lors d’une émission de libre antenne sur la chaîne d’information Al-Ikhbariya, ont entraîné la mise à pied de son directeur, Mohammed Al-Tounssi.
« Cette mesure a pour but d’empêcher les auditeurs de faire entendre leurs doléances à l’antenne. Si la liberté de la presse est loin d’être une réalité en Arabie saoudite, l’apparition d’émissions de débats en direct constituait un progrès notable. Nous demandons aux autorités de revenir sur leur décision et de réhabiliter le directeur de la chaîne à son poste », a déclaré Reporters sans frontières.
Le 28 janvier, lors d’une émission en direct sur la chaîne d’information Al-Ikhabriya, des auditeurs ont ouvertement reproché au gouvernement saoudien d’augmenter trop faiblement les salaires des fonctionnaires. Les appels de citoyens en colère n’ont pas épargné le roi Abdallah bin Abdulaziz al-Saoud.
Selon le site Elaph, le ministre saoudien de l’Information a décidé, deux jours plus tard, de démettre le directeur d’Al-Ikhbariya de ses fonctions, le remplaçant par l’un de ses proches collaborateurs au sein du ministère. Par ailleurs, le gouvernement serait disposé à imposer une censure préalable sur toutes les émissions de télévision dans le royaume.
Al-Ikhbariya est une chaîne très appréciée pour son traitement des problèmes socio-économiques auxquels sont confrontés les Saoudiens.
Reporters sans frontières rappelle que l’Arabie saoudite occupait la 148e place sur 169 du classement mondial de la liberté de la presse établi en octobre 2007.