(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Purachai Piumsombun, RSF a exprimé sa vive préoccupation après l’assassinat de Withayut Sangsophit, directeur de la radio Home Media, à Surat Thani (sud du pays). RSF a demandé au ministre de faire en sorte que l’enquête de police soit menée de manière impartiale afin d’établir […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Purachai Piumsombun, RSF a exprimé sa vive préoccupation après l’assassinat de Withayut Sangsophit, directeur de la radio Home Media, à Surat Thani (sud du pays). RSF a demandé au ministre de faire en sorte que l’enquête de police soit menée de manière impartiale afin d’établir les motifs de cet assassinat, d’identifier et de juger les responsables. « S’il s’avère que l’assassinat de M. Sangsophit est lié à son activité au sein de la radio, il s’agirait de la plus grave violation de la liberté de la presse dans ce pays depuis trois ans », a expliqué Robert Ménard, le secrétaire général de l’organisation. RSF a enfin rappelé qu’une tentative d’assassinat contre un journaliste qui dénonçait la corruption des autorités locales a eu lieu en avril 2000.
Selon les informations recueillies par RSF, Sangsophit, homme d’affaires et directeur de la station Home Media, a été assassiné, dans la matinée du 10 avril 2001, de sept balles de pistolet 9mm, à Surat Thani. Selon un officier de police interrogé par le correspondant local du « Bangkok Post », le journaliste a été abattu par deux ou trois inconnus devant les locaux de la radio. L’assassinat n’a pas été revendiqué, mais la police privilégie deux pistes.
La mort de Sangsophit pourrait être liée à ses activités de président d’une coopérative. Il avait notamment licencié une partie des employés au cours des quatre derniers mois. La police affirme, par ailleurs, que l’élimination du journaliste pourrait être liée à son activité professionnelle au sein de la station de radio. Sangsophit avait récemment dénoncé l’implication d’autorités locales dans des détournements de fonds liés à la construction d’une nouvelle décharge par la municipalité. Quelques heures après l’homicide, la police a arrêté deux suspects, en possession de pistolets 9mm.
Sangsophit était sous protection policière depuis plus de trois mois après avoir reçu des menaces de mort. Des appels téléphoniques anonymes le menaçaient de représailles s’il ne cessait pas de dénoncer la corruption de certains responsables. En septembre 1999, une bombe avait été trouvée devant les locaux de la radio. Et un peu plus d’un mois après, des inconnus avaient souillé les bureaux de son entreprise d’excréments et de goudron.
Le 18 avril 2000, Amnat Khunyosying, éditeur et rédacteur en chef du journal « Phak Nua Raiwan », avait été pris pour cible par trois inconnus alors qu’il était au volant de son véhicule, à Chaing Mai (nord du pays). Il avait été touché par une balle et hospitalisé une quinzaine de jours. Khunyosying est l’auteur de nombreux articles sur la corruption parmi les leaders politiques locaux. Peu après cette agression, la police avait arrêté quatre militaires. Selon les enquêteurs, cette tentative d’assassinat aurait été longuement préméditée, mais les commanditaires n’ont toujours pas été identifiés. Khunyosying et sa famille continuent de faire l’objet de menaces téléphoniques. La police assure en permanence leur protection.