(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au procureur de la République, Sailihi Mahamoid, RSF a demandé la libération immédiate de Izdine Abdou Salam, directeur de la station Radio Karthala, placé sous mandat de dépôt le 12 novembre 2001. « Le message est clair : le débat démocratique est absolument interdit aux Comores », a déclaré Robert Ménard, […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au procureur de la République, Sailihi Mahamoid, RSF a demandé la libération immédiate de Izdine Abdou Salam, directeur de la station Radio Karthala, placé sous mandat de dépôt le 12 novembre 2001. « Le message est clair : le débat démocratique est absolument interdit aux Comores », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. « Rien ne saurait justifier la détention de ce journaliste qui n’a fait que permettre à des voix dissidentes de s’exprimer. »
Selon les informations recueillies par RSF, Salam a été interpellé le 10 novembre par la gendarmerie de Moroni. Deux jours plus tard, il a été placé sous mandat de dépôt au parquet. Le chef d’inculpation n’est pas connu. Salam aurait diffusé une émission jugée diffamatoire. Cette arrestation est intervenue après la diffusion sur les ondes de Radio Karthala d’un débat contradictoire sur le projet de Constitution soumis à un référendum le 23 décembre prochain. Plusieurs intervenants avaient sévèrement critiqué le texte. Les cassettes de l’émission ont été saisies par la gendarmerie. Salam est déjà sous le coup d’une condamnation pour « diffamation » envers le premier Ministre, et le tribunal lui a interdit de diffuser des programmes politiques.
RSF a par ailleurs rappelé que Allaoui Saïd Omar et Omar Badaoui, respectivement directeur de publication et reporter pour « La Gazette des Comores » ont été récemment condamnés à une peine de six mois de prison avec sursis. Ils avaient publié un article impliquant le secrétaire général de la Présidence dans une affaire de trafic de faux billets.
Enfin, RSF a rappelé qu’un autre journaliste est détenu aux Comores depuis plus d’un an. Cheikh Ali Cassim, directeur de la radio Tropic FM, a été condamné à quatre ans de prison, dont quatorze mois ferme pour « détention illégale d’armes ». De nombreux observateurs sur place estiment que cette condamnation ne repose sur aucune preuve. Le journaliste, qui est également un ancien député, est emprisonné à Moroni depuis le 15 août 2000 (consulter lâalerte de lâIFEX du 2 octobre 2000).