(RSF/IFEX) – Moussa Kaka, directeur de la radio privée Saranouya FM et correspondant à Niamey de Radio France International (RFI) et de RSF, est sorti libre de sa garde à vue, le 16 août 2004 dans la soirée. Le procureur de la République souhaitait l’inculper pour complicité dans une attaque, perpétrée le 10 août dans […]
(RSF/IFEX) – Moussa Kaka, directeur de la radio privée Saranouya FM et correspondant à Niamey de Radio France International (RFI) et de RSF, est sorti libre de sa garde à vue, le 16 août 2004 dans la soirée.
Le procureur de la République souhaitait l’inculper pour complicité dans une attaque, perpétrée le 10 août dans le nord du pays, revendiquée par le frére de Rhissa Ag Boula, ex-ministre limogé actuellement en prison, dans une interview pour Saranouya FM. Mais faute d’éléments à charge, il a dû se résoudre à relâcher le journaliste. Pour autant, il lui est demandé de se tenir à la disposition de la gendarmerie.
« Si nous accueillons avec soulagement cette libération, nous restons préoccupés. En effet, Moussa Kaka redoute une nouvelle convocation du procureur, qui aurait toujours l’intention de l’assigner en justice. Nous demandons l’abandon définitif des poursuites contre notre correspondant qui n’a fait que son travail de journaliste », a déclaré RSF.
« Par ailleurs, nous dénonçons les conditions dans lesquelles s’est déroulée cette garde à vue. Elle a duré quatre jours alors que selon la loi nigérienne, elle ne doit pas dépasser 48 heures. De plus, Moussa Kaka n’a pas eu le droit de voir son avocat avant la fin du quatrième jour », a dénoncé l’organisation.
« Enfin, au terme d’une perquisition effectuée le 13 août au bureau du journaliste, la police a emporté ses deux carnets d’adresses et son bloc-notes, qui ne lui ont toujours pas été rendus. Nous demandons la restitution de son matériel à Moussa Kaka ».
Le 12 août 2004, en milieu de journée, Kaka avait été arrêté dans les bureaux de la radio Saraounya FM par trois gendarmes qui l’avaient conduit à la brigade de gendarmerie de Niamey. Selon un communiqué de RFI, il avait ensuite été brièvement ramené à la radio par les gendarmes qui avaient perquisitionné son bureau où ils avaient saisi son agenda et son carnet d’adresses. Une seconde perquisition avait été réalisée à son domicile où rien n’a été saisi.
La veille, Saraounya FM avait diffusé une interview par téléphone de Mohammed Boula, le frère de Rhissa Ag Boula, ancien leader du Front de libération de l’Aïr et de l’Azaouk (FLAA), un groupe armé touarègue opposé au gouvernement central qui avait officiellement annoncé sa dissolution en 2000. Mohammed Boula se présente comme un leader du FLAA dont des inconnus avaient annoncé la reconstitution en juin dernier. Ce groupe a revendiqué une attaque perpétrée dans le nord du pays, le 10 août, contre trois bus ayant fait trois morts, onze blessés et au cours de laquelle deux gendarmes ont été enlevés. Le gouvernement nigérien a attribué cette attaque à « des criminels ».