(RSF/IFEX) – Alain Shungu, correspondant de Radio France Internationale (RFI) et de RSF à Brazzaville, a été menacé de mort par le directeur général de la police, le colonel Jean François Denguet, suite à la diffusion d’un article traitant de l’interdiction par ce dernier d’un meeting de l’un des leaders de l’opposition, André Milongo, à […]
(RSF/IFEX) – Alain Shungu, correspondant de Radio France Internationale (RFI) et de RSF à Brazzaville, a été menacé de mort par le directeur général de la police, le colonel Jean François Denguet, suite à la diffusion d’un article traitant de l’interdiction par ce dernier d’un meeting de l’un des leaders de l’opposition, André Milongo, à Makélélé. Le colonel l’a également menacé d’intervenir directement auprès du ministère de la Communication pour que celui-ci lui retire son accréditation.
RSF a demandé au ministre congolais de l’Intérieur, le général Pierre Oba, de rappeler à l’ordre le colonel Denguet. « Nous vous tiendrons responsable s’il arrivait quoi que ce soit à Alain Shungu », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. Par ailleurs, RSF a demandé au ministre de la Communication, François Ibovi, de rejeter l’éventuelle demande du colonel Denguet. « Retirer l’accréditation d’un journaliste qui n’a fait qu’exercer son métier, constituerait une atteinte à la liberté de la presse ».
D’après les informations recueillies par RSF, Shungu a été convoqué le 27 juin 2002 au bureau du directeur général de la police congolaise, Denguet. Lors de son interrogatoire, Shungu s’est vu menacé de mort par le colonel Denguet. Selon le journaliste, celui-ci a déclaré : « C’est la dernière fois que je te fais venir dans mon bureau, la prochaine fois, je te ferai descendre; dans le meilleur des cas, je retirerai ton accréditation. »
RSF a par ailleurs rappelé qu’en novembre 2001, Bruno Mienahata et Malonga Bouka, respectivement directeur de publication et rédacteur en chef de l’hebdomadaire « Le Coq », avaient été convoqués par la police de Brazzaville. On leur reprochait la publication d’un article intitulé « La corruption gangrène le sommet du commandement ». « Le Coq » y affirmait que le commandant par intérim de la gendarmerie nationale aurait touché un pot-de-vin de la communauté tchadienne au Congo pour libérer cinq ressortissants tchadiens entrés clandestinement dans le pays.