(FIJ/IFEX) – Ci dessous, un communiqué de presse de la FIJ, daté du 3 août 2005 : La FIJ étrille une « tragi-comédie » lourde de sens, suite à la disparition du dossier de Mohamed Benchicou à la Cour suprême algérienne La Fédération Internationale des Journalistes a dénoncé aujourd’hui le silence « coupable » des autorités judiciaires en Algérie, […]
(FIJ/IFEX) – Ci dessous, un communiqué de presse de la FIJ, daté du 3 août 2005 :
La FIJ étrille une « tragi-comédie » lourde de sens, suite à la disparition du dossier de Mohamed Benchicou à la Cour suprême algérienne
La Fédération Internationale des Journalistes a dénoncé aujourd’hui le silence « coupable » des autorités judiciaires en Algérie, suite à la révélation de la disparition du dossier de pourvoi en cassation du journaliste Mohamed Benchicou au niveau de la Cour suprême.
Les avocats du directeur de publication du quotidien Le Matin ont rendu public, samedi 30 juillet 2005, des propos tenus par des magistrats indiquant que le dossier du journaliste avait été « égaré ». Quatre jours après la tenue de cette conférence de presse, la plus haute autorité judiciaire du pays n’a toujours pas donné suite à cette intrigante affaire.
« Un dossier ne disparaît pas de la Cour suprême », a déclaré Aidan White, Secrétaire Général de la FIJ, pour qui « cette affaire confirme on ne peut mieux l’état de déliquescence avancé de l’appareil judiciaire en Algérie. Au-delà du burlesque de cette tragi-comédie, nous avons affaire ici à une attaque délibérée et insidieuse visant à briser les droits fondamentaux d’un journaliste », a-t-il ajouté.
Le directeur du Matin, enfermé à la prison d’El Harrach depuis 415 jours, attend depuis le mois d’août de l’année passée que la Cour suprême statue sur les deux jugements rendus en première et en deuxième instance par les Cours d’El Harrach et d’Alger le condamnant à deux années de prison ferme.
« Mohamed Benchicou est en prison depuis plus d’un an, sous prétexte d’avoir enfreint à la réglementation des changes », a déclaré Nadir Benseba, coordinateur du Centre de la FIJ à Alger. « La base même de son incarcération est contestable, mais le pouvoir politique semble prêt à toutes les compromissions pour écarter un journaliste jugé trop gênant ».
Après une année d’attente, la disparition du dossier, qui est en soit un fait inédit dans les annales de la justice algérienne, vient réduire toutes les chances de voir le procès du journaliste révisé.
A l’heure où les Etats du monde libre réclament une mise à niveau des lois algériennes régissant la sphère économique, les autorités du pays continuent impunément à bafouer les lois garantissant au peuple algérien son droit fondamental à une presse libre et à la liberté d’expression.
La FIJ appelle, de nouveau, la communauté internationale à réagir face à ce déni de justice en Algérie et face à la multiplication des attaques contre les derniers défenseurs de la liberté d’expression.
La FIJ représente plus de 500.000 journalistes dans plus de 110 pays.