(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre chinois de l’Industrie de l’information, Wu Jichuan, RSF a protesté contre l’adoption d’une réglementation restrictive pour la diffusion de l’information sur l’Internet chinois. Cette loi, qui confirme les efforts des autorités pour appliquer la même censure à l’Internet qu’aux médias écrits et audiovisuels, oblige les sites chinois […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre chinois de l’Industrie de l’information, Wu Jichuan, RSF a protesté contre l’adoption d’une réglementation restrictive pour la diffusion de l’information sur l’Internet chinois. Cette loi, qui confirme les efforts des autorités pour appliquer la même censure à l’Internet qu’aux médias écrits et audiovisuels, oblige les sites chinois diffusant des informations à ne publier que des textes fournis par un média contrôlé par l’État. « Avec cette nouvelle loi, la Chine s’est dotée de l’un des arsenaux législatifs les plus répressifs au monde, concernant le libre accès à l’information pour les internautes chinois », a précisé Robert Ménard, le secrétaire général de l’organisation. « Imposer à des sites de ne diffuser que des informations ayant reçu l’aval d’un média officiel prive les citoyens chinois d’une information libre et pluraliste », a ajouté Ménard. L’organisation a enfin demandé au ministre la libération de trois « cyber-dissidents » : Qi Yanchen, Huang Qi et Jiang Shihua, actuellement emprisonnés en Chine. En août 1999, RSF avait dénoncé la Chine comme étant l’un des vingt ennemis d’Internet dans le monde (consulter les alertes de l’IFEX du 21 septembre, 13 juillet, 26, 7 et 5 juin, 7 et 3 mars et 26 janvier 2000, 30 et 3 septembre, 21 et 20 janvier 1999 et 9 décembre 1998).
Selon les informations obtenues par RSF, le gouvernement a rendu public, le 6 novembre 2000, une nouvelle réglementation sur le contenu des sites d’informations et des forums de discussion chinois. Le texte prévoit que les sites désireux de diffuser des informations doivent disposer d’une autorisation émanant du bureau de l’information dépendant du gouvernement. Avec cette nouvelle loi, les sites chinois ne peuvent diffuser que des informations fournies par un média contrôlé par l’État, c’est à dire soumis à la censure et aux contraintes de la propagande. Les informations provenant de médias étrangers ne peuvent être diffusées sur les sites chinois qu’après l’obtention d’une autorisation accordée par les autorités compétentes. De plus, les sites seront tenus pour responsables de la diffusion de tout information « subversive ». L’agence de presse officielle Xinhua a précisé que « personne ne peut diffuser des informations qui vont à l’encontre de la Constitution, mettent en danger la sécurité de l’État, sabotent l’unité entre les groupes ethniques et propagent des idées hérétiques, la pornographie, la violence ou toute autre information ». Ces mesures concernent également les forums de discussion. Tout contrevenant à cette nouvelle législation, et notamment les animateurs des sites, risquent une sanction administrative, des amendes ou des peines de prison, selon la « gravité » de la faute.
Depuis le début de l’année, le gouvernement chinois a adopté plusieurs réglementations concernant l’Internet. En janvier, la promulgation d’un texte sur la protection des « secrets d’État sur l’Internet » permet de condamner les internautes à de lourdes peines de prison. En octobre, un autre texte a offert aux autorités la possibilité de sanctionner lourdement les fournisseurs d’accès qui ne censurent pas eux mêmes le contenu de leurs sites.