(MFWA/IFEX) – Le 4 août 2006, les autorités du Niger ont menacé de retirer les autorisations d’exploitation de certaines radios privées qu’elles considèrent comme étant des radios « incitant à la guerre civile ». Le Premier ministre Hama Amadou, qui a proféré cette menace au cours d’une conférence de presse à Niamey, n’a pas cité les radios […]
(MFWA/IFEX) – Le 4 août 2006, les autorités du Niger ont menacé de retirer les autorisations d’exploitation de certaines radios privées qu’elles considèrent comme étant des radios « incitant à la guerre civile ».
Le Premier ministre Hama Amadou, qui a proféré cette menace au cours d’une conférence de presse à Niamey, n’a pas cité les radios concernées.
Selon les sources de la Fondation pour les Médias en Afrique de l’Ouest (MFWA)-Niger, le Premier ministre Amadou a dit que cette décision du gouvernement s’explique par l’incapacité de l’instance de régulation, le Conseil Supérieur de la Communication (CSC), d’appliquer des sanctions sévères sur les medias.
« Certaines radios ont ouvertement appelé à la guerre civile et comme le CSC ne joue pas son rôle, le gouvernement prendra ses responsabilités en retirant les autorisations d’exploitation de ces radios », a-t-il dit aux journalistes.
La menace du Premier ministre viole la loi 2006-24 du 24 juillet 2006 sur le CSC, autorité administrative indépendante qui est seule habilitée à retirer la licence d’une radio privée en cas de manquement grave à la déontologie.
Les associations professionnelles du secteur des médias ont unanimement condamné la menace proférée par le Premier ministre.
Le 29 mars 2005, le gouvernement avait ordonné la fermeture de « Alternative FM », une radio privée du Niger qui a largement couvert les manifestations de la société civile pour protester contre la cherté de la vie. Quelques jours après, le 5 avril 2005, le Tribunal Régional de Niamey a déclaré illégale la fermeture de cette radio et a ordonné sa réouverture.
Le MFWA est profondément préoccupé par l’intolérance du gouvernement à la critique des medias et l’acharnement avec lequel il profère des menaces à l’endroit des journalistes indépendants.
Nous interpellons les autorités du Niger pour qu’elles respectent la liberté d’expression, particulièrement la liberté de la presse qui est garantie par la constitution du pays.